L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro se retrouve sous le feu des projecteurs après la divulgation d’un rapport de police l’accusant d’avoir joué un rôle central dans une tentative avortée de coup d’État visant à le maintenir au pouvoir suite à sa défaite électorale en 2022. Les révélations explosives jettent une lumière troublante sur les manœuvres de l’ancien dirigeant d’extrême droite pour saper la démocratie.
Bolsonaro au cœur d’un complot antidémocratique
Selon le volumineux rapport de 884 pages transmis par la Police fédérale au bureau du procureur, Jair Bolsonaro aurait « participé activement » à un projet de putsch visant à empêcher la passation de pouvoir à Luiz Inácio Lula da Silva, vainqueur de la présidentielle d’octobre 2022. Les enquêteurs affirment détenir des « preuves irréfutables » de l’implication directe de l’ancien chef de l’État dans ce complot destiné à « abolir l’État de droit démocratique ».
D’après des sources proches de l’enquête, le plan de coup d’État aurait « avorté » en raison du manque de soutien des hauts gradés de l’armée brésilienne. Toutefois, la police souligne que Bolsonaro avait « pleinement conscience » des agissements d’une « organisation criminelle » agissant pour son compte en vue de renverser le résultat des urnes.
Des révélations accablantes
Au-delà du projet de putsch, les enquêteurs affirment que Jair Bolsonaro était également au courant d’un plan baptisé « Poignard vert et jaune » visant à assassiner le président élu Lula, son vice-président Geraldo Alckmin ainsi que le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes. Une opération qui devait être menée avant l’investiture de Lula le 1er janvier 2023.
Le rapport mentionne notamment une réunion tenue le 5 juillet 2022 en présence de Bolsonaro, où il aurait été question de « disséminer des informations sciemment non-véridiques » pour discréditer le système de vote électronique brésilien. Les enquêteurs évoquent aussi la « participation » de l’ex-président à l’élaboration d’un décret visant à convoquer de nouvelles élections et à faire arrêter le juge Moraes.
Bolsonaro nie les accusations
Face à ces graves accusations, Jair Bolsonaro clame son innocence et dénonce une « persécution politique ». Lors d’une récente conférence de presse, il a déclaré : « Le terme +coup d’État+ n’a jamais fait partie de mon lexique ». Pourtant, les soupçons de velléités antidémocratiques du dirigeant d’extrême droite ne datent pas d’hier.
Coup de projecteur sur les émeutes de Brasilia
Si le coup d’État n’a finalement pas eu lieu, les institutions brésiliennes ont violemment été ébranlées le 8 janvier 2023 lorsque des milliers de partisans de Bolsonaro ont pris d’assaut et saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia. L’ex-président, alors aux États-Unis, fait aussi l’objet d’une enquête pour déterminer son rôle d’éventuel instigateur de ces graves troubles à l’ordre public.
Un avenir politique compromis
Déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système électoral, Jair Bolsonaro voit son horizon s’assombrir davantage avec ce rapport de police à charge. Ses espoirs de faire annuler sa condamnation semblent plus que jamais compromis au vu des éléments accablants révélés par les enquêteurs.
L’ancien président, interdit de quitter le territoire brésilien depuis février, risque désormais une inculpation formelle aux côtés de 36 autres personnes, principalement des militaires, citées dans ce rapport explosif. Une affaire tentaculaire qui risque de secouer durablement le paysage politique brésilien.