La nouvelle tant attendue est enfin tombée : un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban a été négocié sous l’égide des États-Unis et de la France. Cet accord, qui doit entrer en vigueur mercredi matin selon Washington, suscite une vague de réactions internationales oscillant entre soulagement et appels à la vigilance.
États-Unis et France à l’unisson
Le président américain Joe Biden a salué une « bonne nouvelle », voyant dans cet accord un « nouveau départ » pour le Liban. Il a aussi évoqué les efforts à venir pour étendre le cessez-le-feu à Gaza. Son homologue français Emmanuel Macron a souligné que cette trêve devait « ouvrir la voie à un cessez-le-feu trop longtemps attendu face aux souffrances sans commune mesure de la population de Gaza ».
Les deux dirigeants ont promis dans un communiqué commun de veiller à la pleine application de l’accord, se disant « déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas de nouveau cycle de violence ». Ils estiment que l’accord « protégera Israël de la menace que représentent le Hezbollah et les autres organisations terroristes opérant depuis le Liban » tout en permettant un retour à la normale pour les civils des deux côtés de la frontière.
Israël prudent mais déterminé
Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que la durée du cessez-le-feu dépendrait « de ce qui se passera au Liban ». Il a rappelé qu’Israël maintenait « une totale liberté d’action militaire » au Liban en cas de violation de l’accord par le Hezbollah. Néanmoins, il a souligné que cette trêve permettrait à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’accentuer la pression sur le Hamas à Gaza.
Nous devons saisir cette opportunité et déployer tous les efforts possibles pour remplir notre devoir moral le plus élevé et ramener chez nous nos frères et soeurs retenus en otages à Gaza.
Isaac Herzog, Président d’Israël
Le Liban s’engage
Au Liban, le Premier ministre Najib Mikati a qualifié l’accord d' »étape fondamentale » vers la stabilité régionale. Remerciant Paris et Washington pour leur médiation, il a assuré que son gouvernement s’engageait à « renforcer la présence de l’armée dans le sud du pays », fief du Hezbollah.
L’Europe applaudit, non sans réserves
En Europe, les réactions oscillent entre optimisme et appels à la prudence. La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock y voit « un rayon d’espoir pour la région toute entière » et « un succès pour la diplomatie », tout en soulignant le désir de « sécurité réelle et durable » des populations frontalières.
Pour le Premier ministre britannique Keir Starmer, si le cessez-le-feu apporte « un certain soulagement » aux civils, il n’a « que trop tardé ». Il insiste sur la nécessité de le « transformer en une solution politique durable au Liban ».
Le Liban aura l’opportunité de renforcer sa sécurité intérieure et sa stabilité grâce à l’influence réduite du Hezbollah.
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne
Prudence et solidarité
La Suisse exhorte « toutes les parties à respecter le droit international et prioriser la diplomatie pour une désescalade dans toute la région », rappelant l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza, de la libération des otages et de l’aide humanitaire.
Même son de cloche aux Pays-Bas, où le Premier ministre Dick Schoof salue un accord « important », tout en soulignant qu’un « cessez-le-feu est et restera désespérément nécessaire à Gaza également ».
L’ONU en appelle à la pérennité
La représentante de l’ONU pour le Liban Jeanine Hennis-Plasschaert a mis en garde : assurer la pérennité de ce cessez-le-feu « demandera un travail considérable ». Elle y voit néanmoins « le point de départ d’un processus critique » pour la sécurité des civils des deux côtés de la Ligne bleue.
Si l’annonce de ce cessez-le-feu tant espéré suscite un vent d’optimisme, la communauté internationale reste prudente. Tous s’accordent sur un point : cet accord fragile doit maintenant se muer en une paix durable pour le Liban et la région.