Rebondissement dans une affaire vieille de deux décennies. Daniel Andreas San Diego, un militant animaliste radical américain qui figurait sur la liste des terroristes les plus recherchés par le FBI, a été appréhendé lundi au Pays de Galles après 20 ans de cavale. Âgé de 46 ans, il était suspecté d’être l’auteur d’attentats à la bombe perpétrés en 2003 contre deux entreprises californiennes : une société de biotechnologie et un fabricant de produits nutritionnels.
Une traque au long cours
L’arrestation de Daniel Andreas San Diego est l’épilogue d’une chasse à l’homme internationale de 20 ans menée par le FBI. « Peu importe le temps que cela prendra, le FBI vous trouvera et vous fera rendre des comptes », a déclaré le directeur du Bureau, Christopher Wray, saluant le succès de cette opération. Selon les autorités britanniques, le quadragénaire a été interpellé lundi lors d’une action conjointe de plusieurs services de police du Royaume-Uni, en coopération avec les enquêteurs américains.
Un fugitif insaisissable
Depuis les attentats de 2003, le militant écologiste radical était parvenu à échapper aux mailles du filet des forces de l’ordre, malgré son statut de fugitif prioritaire pour le FBI. Son signalement avait été diffusé internationalement mais l’homme s’était volatilisé, changeant probablement d’apparence et d’identité pour brouiller les pistes. Sa trace avait été perdue pendant près de 20 ans jusqu’à sa récente localisation au Pays de Galles, sur la côte sud du Royaume-Uni.
Des cibles symboliques
Pour les enquêteurs, le choix des cibles visées par Daniel San Diego en 2003 n’était pas anodin. La société de biotechnologie et le fabricant de compléments alimentaires auraient été ciblés en raison de leurs liens supposés avec l’expérimentation animale, une pratique dénoncée par les mouvements animalistes radicaux. Ces attaques s’inscrivaient dans une campagne plus large de certains groupuscules prônant l’action directe et la violence au nom de la « libération animale ».
Ces attentats étaient destinés à faire passer un message, à frapper les esprits en s’attaquant à des symboles. Mais la violence ne peut en aucun cas être tolérée ou justifiée, quelles que soient les convictions.
Une source proche de l’enquête
Un procès en perspective
Avec cette arrestation, c’est un premier pas vers la justice qui est franchi. Daniel Andreas San Diego devrait désormais faire l’objet d’une procédure d’extradition vers les États-Unis où il devra répondre de ses actes devant un tribunal. Plus de 20 ans après les faits qui lui sont reprochés, ce militant radical va devoir s’expliquer sur les motivations et les objectifs de ces attentats qui avaient défrayé la chronique et déclenché une vaste chasse à l’homme.
Un dossier complexe
Pour les enquêteurs, de nombreuses zones d’ombre demeurent cependant dans ce dossier hors norme. Comment Daniel Andreas San Diego a-t-il pu passer entre les mailles du filet pendant si longtemps ? Bénéficiait-il de complicités pour assurer sa fuite ? Quel était son mode opératoire et agissait-il seul ? Autant de questions auxquelles devront répondre les investigations et le futur procès de celui qui fut l’un des fugitifs les plus recherchés des États-Unis.
Cette affaire illustre la ténacité nécessaire dans la traque de criminels en fuite et la coopération indispensable entre services de police de différents pays. Elle met aussi en lumière la persistance de la menace posée par les franges les plus radicales de la mouvance animaliste et écologiste, prêtes à basculer dans le terrorisme au nom de leur cause. Un dossier à multiples facettes qui sera assurément suivi de près lors du procès à venir de Daniel Andreas San Diego.
