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Rugbymen Français Inculpés En Argentine : Décision Clé En Vue

Hugo Auradou et Oscar Jegou, rugbymen français inculpés de viol en Argentine, attendent fébrilement la décision sur un éventuel non-lieu. Consentement ou agression ? La juge doit trancher, après des versions opposées et des mois de procédure...

L’attente est à son comble pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux rugbymen français inculpés de viol aggravé en Argentine depuis près de cinq mois. Selon des sources proches du dossier, une décision cruciale sur un éventuel non-lieu a été mise en délibéré mardi par la juge Eleonora Arenas, au terme d’une deuxième journée d’audience à huis clos au pôle judiciaire de Mendoza.

Après les exposés du parquet, qui a requis l’abandon des poursuites, puis des avocats de la défense lundi, c’est au tour de Me Natacha Romano, conseil de la plaignante de 39 ans, de plaider ce mardi. Une source judiciaire à Mendoza indique que la magistrate dispose désormais d’un délai de 15 jours ouvrables pour rendre son verdict tant attendu.

Versions radicalement opposées des faits

Depuis le début de l’affaire, les versions des deux parties s’affrontent radicalement. D’un côté, Auradou et Jegou, 21 ans, affirment que les relations sexuelles avec la plaignante rencontrée en boîte de nuit étaient consenties et sans violence. De l’autre, l’avocate de cette dernière dénonce un viol avec une « violence terrible ».

Seuls points de convergence : la réalité d’actes sexuels et un contexte alcoolisé, dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de jouer un test-match contre l’Argentine. Depuis, les deux jeunes hommes sont inculpés de viol aggravé car commis en réunion.

Le parquet requiert le non-lieu

Lors de son exposé lundi, le ministère public a estimé que les preuves étaient insuffisantes pour poursuivre les rugbymen, demandant ainsi leur non-lieu. Une position déjà exprimée en septembre dernier, permettant aux deux joueurs de rentrer en France et de reprendre leur carrière en Top 14, l’accusation ayant alors « perdu de sa force » selon le parquet.

Il faut protéger les femmes, celles qui ont réellement été agressées sexuellement. Pas une aventure judiciaire comme ce dossier.

Me Rafael Cuneo Libarona, avocat des rugbymen français

Plaignante « convaincue de sa vérité »

De son côté, Me Romano a plaidé mardi le rejet total du non-lieu, arguant de l’existence de « preuves » et de la nécessité de poursuivre l’enquête. Malgré un « terrible mélange de sensations », sa cliente demeure « convaincue de sa vérité » bien que son état de santé, sur recommandations psychiatriques, ne lui ait pas permis d’assister aux audiences.

L’avocate a notamment demandé à la juge d’écouter dans leur intégralité les 23 messages audios figurant au dossier, échangés entre la plaignante et une amie après les faits, dont certains avaient fuité dans la presse. Leur interprétation diverge : consentement pour la défense, viol pour la partie adverse.

Reprise de carrière controversée

Alors qu’Auradou et Jegou ont rapidement retrouvé les terrains de Top 14 à leur retour en France, respectivement avec Pau dès octobre et La Rochelle en novembre, leur éventuel retour en équipe nationale reste en suspens. Le président de la FFR Florian Grill a été clair :

Ils ne rejoueront pas tant qu’il n’y a pas de non-lieu.

Florian Grill, Président de la Fédération Française de Rugby

Dans cette affaire aux lourds enjeux sportifs et judiciaires, où s’opposent des récits antinomiques, la juge Eleonora Arenas est désormais face à un choix cornélien. « Rendre la justice est difficile quand l’un dit blanc et l’autre dit noir », résume Me Cuneo. Toute l’attention se porte à présent sur sa décision, qui devrait être connue d’ici 2 à 3 semaines selon les avocats, mettant potentiellement un terme à cinq mois d’une procédure retentissante.

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