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Tête Romaine en Bronze : Le Danemark Restitue un Trésor à la Turquie

Un dénouement heureux pour une saga patrimoniale : le musée danois la Glyptothèque restituera à la Turquie une tête en bronze de l'empereur romain Septime Sévère, pièce archéologique majeure provenant du site antique de Boubon. Une décision qui met fin à des décennies de litige entre les deux pays autour de cette oeuvre d'art...

Imaginez un portrait en bronze vieux de près de 2000 ans, représentant l’un des plus puissants empereurs romains. Une oeuvre d’art antique qui a traversé les siècles, les continents, pour finalement se retrouver au coeur d’une bataille diplomatique entre deux pays. C’est l’histoire de la tête en bronze de Septime Sévère, qui va bientôt quitter le Danemark pour retrouver sa terre d’origine, la Turquie.

La décision historique de la Glyptothèque

Le musée danois la Glyptothèque vient d’annoncer qu’il allait procéder à la restitution à la Turquie de ce portrait en bronze de l’empereur romain Septime Sévère, mettant ainsi fin à un litige qui durait depuis l’été 2023. La décision n’a pas été facile à prendre pour l’institution culturelle, mais les arguments avancés par la partie turque se sont avérés convaincants.

Une énigme archéologique de plusieurs décennies

L’histoire de cette tête en bronze est digne d’un roman. En 1970, elle entre dans les collections de la Glyptothèque, sans informations précises sur sa provenance exacte. Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, une statue de Septime Sévère, étrangement dépourvue de tête, est exposée au Metropolitan Museum de New York après avoir passé des années dans une collection privée américaine.

Ce n’est qu’en 1979 qu’un conservateur danois émet l’hypothèse que les deux oeuvres pourraient n’en former qu’une seule. Pour en avoir le coeur net, la tête et le corps sont réunis le temps d’une exposition, et des mesures approfondies sont réalisées par l’archéologue turque Jale Inan. Mais à l’époque, le mystère reste entier.

Le corps retrouve sa tête

Il faudra attendre près de 50 ans pour que l’affaire connaisse son dénouement. En 2023, la statue de Septime Sévère est restituée à la Turquie par le Met, après des décennies d’incertitude sur son origine. Forte de cette avancée, l’ambassade turque au Danemark saisit l’occasion et demande officiellement la restitution de la tête en bronze à la Glyptothèque en mai 2023.

Si le musée danois se montre d’abord réticent, de nouvelles preuves viennent étayer la thèse selon laquelle la tête proviendrait du site archéologique de Boubon, une cité romaine située en Lycie, sur la côte méditerranéenne de la Turquie actuelle. Un lieu qui a malheureusement fait l’objet de pillages, ses trésors étant disséminés illégalement à travers le monde.

Des pièces archéologiques uniques provenant de Boubon ont été vendues illégalement à des collectionneurs et à des musées du monde entier. Ces dernières années, un grand nombre de ces pièces, en particulier celles conservées dans des collections aux États-Unis, ont été restituées.

– Gertrud Hvidberg-Hansen, directrice de la Glyptothèque.

C’est donc un faisceau d’indices qui a fini par convaincre la Glyptothèque d’accéder à la demande turque. Une décision saluée par la communauté internationale, qui y voit un geste fort en faveur de la protection et de la restitution du patrimoine archéologique.

Septime Sévère, un empereur à la croisée des mondes

Mais qui était donc ce fameux Septime Sévère, dont le portrait en bronze aura causé tant de remous ? Né en 145 dans la province romaine de Libye, il accède au trône impérial en 193 après une guerre civile. Son règne est marqué par de nombreuses réformes et campagnes militaires, notamment contre les Parthes en Orient.

Septime Sévère est aussi connu pour avoir fortement encouragé le syncrétisme culturel dans l’Empire, favorisant le mélange des traditions romaines avec celles des peuples conquis. Une ouverture d’esprit qui se reflète dans son portrait en bronze, fusion entre l’art du réalisme romain et les influences hellénistiques orientales.

Vers une nouvelle ère pour le patrimoine ?

Au-delà de la prouesse archéologique et historique, la restitution de la tête en bronze de Septime Sévère par le Danemark à la Turquie est surtout un symbole fort dans la lutte contre le trafic d’art et la préservation du patrimoine culturel mondial. Un combat de longue haleine, qui nécessite une coopération internationale accrue et une prise de conscience de l’importance de rendre à chaque peuple les trésors qui lui ont été dérobés.

Cette affaire est aussi l’illustration des défis posés par le passé colonial de nombreux pays occidentaux, et des efforts qui restent à faire pour établir de nouvelles relations culturelles, basées sur le respect, le dialogue et la compréhension mutuelle. En somme, un message d’espoir pour l’avenir, à l’image de cet empereur romain qui chercha à bâtir des ponts entre les civilisations.

Ce n’est qu’en 1979 qu’un conservateur danois émet l’hypothèse que les deux oeuvres pourraient n’en former qu’une seule. Pour en avoir le coeur net, la tête et le corps sont réunis le temps d’une exposition, et des mesures approfondies sont réalisées par l’archéologue turque Jale Inan. Mais à l’époque, le mystère reste entier.

Le corps retrouve sa tête

Il faudra attendre près de 50 ans pour que l’affaire connaisse son dénouement. En 2023, la statue de Septime Sévère est restituée à la Turquie par le Met, après des décennies d’incertitude sur son origine. Forte de cette avancée, l’ambassade turque au Danemark saisit l’occasion et demande officiellement la restitution de la tête en bronze à la Glyptothèque en mai 2023.

Si le musée danois se montre d’abord réticent, de nouvelles preuves viennent étayer la thèse selon laquelle la tête proviendrait du site archéologique de Boubon, une cité romaine située en Lycie, sur la côte méditerranéenne de la Turquie actuelle. Un lieu qui a malheureusement fait l’objet de pillages, ses trésors étant disséminés illégalement à travers le monde.

Des pièces archéologiques uniques provenant de Boubon ont été vendues illégalement à des collectionneurs et à des musées du monde entier. Ces dernières années, un grand nombre de ces pièces, en particulier celles conservées dans des collections aux États-Unis, ont été restituées.

– Gertrud Hvidberg-Hansen, directrice de la Glyptothèque.

C’est donc un faisceau d’indices qui a fini par convaincre la Glyptothèque d’accéder à la demande turque. Une décision saluée par la communauté internationale, qui y voit un geste fort en faveur de la protection et de la restitution du patrimoine archéologique.

Septime Sévère, un empereur à la croisée des mondes

Mais qui était donc ce fameux Septime Sévère, dont le portrait en bronze aura causé tant de remous ? Né en 145 dans la province romaine de Libye, il accède au trône impérial en 193 après une guerre civile. Son règne est marqué par de nombreuses réformes et campagnes militaires, notamment contre les Parthes en Orient.

Septime Sévère est aussi connu pour avoir fortement encouragé le syncrétisme culturel dans l’Empire, favorisant le mélange des traditions romaines avec celles des peuples conquis. Une ouverture d’esprit qui se reflète dans son portrait en bronze, fusion entre l’art du réalisme romain et les influences hellénistiques orientales.

Vers une nouvelle ère pour le patrimoine ?

Au-delà de la prouesse archéologique et historique, la restitution de la tête en bronze de Septime Sévère par le Danemark à la Turquie est surtout un symbole fort dans la lutte contre le trafic d’art et la préservation du patrimoine culturel mondial. Un combat de longue haleine, qui nécessite une coopération internationale accrue et une prise de conscience de l’importance de rendre à chaque peuple les trésors qui lui ont été dérobés.

Cette affaire est aussi l’illustration des défis posés par le passé colonial de nombreux pays occidentaux, et des efforts qui restent à faire pour établir de nouvelles relations culturelles, basées sur le respect, le dialogue et la compréhension mutuelle. En somme, un message d’espoir pour l’avenir, à l’image de cet empereur romain qui chercha à bâtir des ponts entre les civilisations.

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