C’est une annonce qui a fait l’effet d’une petite bombe dans le microcosme du rugby mondial. Selon des informations révélées par le président de la Fédération Française de Rugby (FFR) Florian Grill, la Nouvelle-Zélande envisagerait sérieusement de délocaliser un de ses trois test-matchs contre la France à l’été 2025… aux États-Unis !
Un événement inédit et porteur de sens
Si elle venait à se concrétiser, cette rencontre au pays de l’Oncle Sam constituerait une première pour les deux nations, habituées jusqu’ici à se défier sur leurs terres respectives ou dans l’hémisphère Sud. Mais au-delà de l’aspect anecdotique, ce choix s’inscrirait dans une logique de développement bien précise.
En effet, les instances néo-zélandaises voient dans cette potentielle délocalisation un moyen de promouvoir le rugby sur le territoire américain, à quelques années du Mondial 2031 organisé conjointement par les États-Unis et le Canada. Un événement planétaire qui nécessitera en amont un important travail d’évangélisation, dans un pays davantage tourné vers les sports US.
Les All Blacks, habitués des matchs délocalisés
Cette volonté affichée n’est pas nouvelle pour les hommes en noir, qui ont déjà pris part à deux reprises à des test-matchs délocalisés outre-Atlantique, en 2014 contre les États-Unis puis en 2016 face à l’Irlande, à chaque fois dans l’enceinte mythique du Soldier Field de Chicago.
Sportivement cela nous questionne, mais il y a un intérêt de promotion du rugby en vue de la Coupe du monde 2031 aux États-Unis.
Florian Grill, président de la FFR
Un intérêt sportif et économique pour la France
Côté français, si l’idée interpelle sur le plan purement sportif, notamment en raison du décalage horaire et de la longueur du voyage, on y voit aussi des avantages certains. Au-delà de l’exposition médiatique supplémentaire qu’offrirait une telle affiche, le fait de participer à la promotion du rugby sur le marché américain pourrait s’avérer bénéfique à moyen terme.
Dans une économie du rugby mondial où le centre de gravité tend de plus en plus à se déplacer, nouer des relations fortes avec les futurs pays hôtes d’un Mondial apparaît comme un investissement malin sur l’avenir. D’autant que d’après certaines estimations, le marché rugbystique nord-américain pourrait peser plusieurs centaines de millions de dollars à l’horizon 2031.
Un dossier encore à l’étude
Malgré l’enthousiasme suscité par cette potentielle rencontre au sommet, rien n’est encore acté du côté des différentes parties. Comme l’a souligné Florian Grill, « la demande de la fédération néo-zélandaise n’est pas finalisée » à ce stade et demande encore à être étudiée en détail.
D’après nos informations, des discussions devraient se tenir dans les prochaines semainesentre les différents acteurs impliqués. L’objectif étant de s’accorder sur les conditions d’organisation d’un tel événement, tant sur le plan logistique que financier. Le choix du stade, le modèle de répartition des revenus ou encore les questions relatives aux droits TV seront autant de points à éclaircir.
En attendant, cette éventualité a déjà de quoi faire saliver les amateurs de rugby des deux côtés de l’Atlantique. Et nul doute que si elle venait à se concrétiser, cette confrontation entre deux géants de l’ovalie au pays du football américain ne manquerait pas de rentrer dans la légende.