C’est un véritable drame qui s’est déroulé au large des côtes égyptiennes. Lundi matin, un bateau transportant des touristes pour une expédition de plongée a chaviré près de Marsa Alam, dans le sud-est de l’Égypte, emporté par une vague géante. Le bilan est lourd : quatre morts et huit disparus, alors que 32 personnes ont pu être secourues. Une course contre la montre est engagée pour tenter de retrouver les victimes.
Une tragédie maritime en quelques minutes
Selon les autorités locales, le drame s’est noué en l’espace de 5 à 7 minutes seulement. Parti la veille de Port Ghalib pour rejoindre Hurghada, le bateau de plongée Sea Story a été frappé par une vague puissante tôt lundi matin. Certains passagers, parmi lesquels figuraient des touristes européens, chinois et américains, n’ont pas eu le temps de sortir de leurs cabines avant que l’embarcation ne coule.
Immédiatement, les secours se sont organisés pour tenter de porter assistance aux naufragés. Un bateau touristique de passage et l’armée égyptienne sont parvenus à repêcher 28 personnes lundi. Les opérations se poursuivent avec le renfort d’un hélicoptère militaire, d’une frégate et de plusieurs plongeurs pour localiser les huit passagers toujours portés disparus.
32 rescapés dont six blessés légers
Parmi les 32 survivants de ce naufrage figurent quatre nouveaux rescapés récupérés mardi, deux belges, un suisse et un égyptien. Six touristes et trois membres d’équipage ont été admis à l’hôpital de Marsa Alam avec des blessures légères. Les autorités recensent au total des ressortissants de 15 nationalités différentes à bord du bateau, dont deux Polonais et deux Finlandais qui font partie des disparus.
Des contrôles de sécurité en question
Si une enquête préliminaire n’a révélé aucune défaillance technique sur le Sea Story qui avait passé tous les contrôles selon les autorités, cet accident n’est malheureusement pas isolé. Il s’agit d’au moins le 3ème naufrage signalé cette année près de Marsa Alam, haut lieu de la plongée sous-marine en Égypte qui attire des millions de visiteurs.
Chaque jour, des dizaines de bateaux de plongée explorent les récifs coralliens et les îles au large des côtes orientales de l’Égypte, où les règles de sécurité, pourtant strictes, sont inégalement appliquées.
Début novembre, 30 personnes avaient ainsi dû être secourues près du célèbre récif de Deadalus. En juin, une vingtaine de touristes français avaient échappé à un naufrage similaire. Et l’an dernier, 3 plongeurs britanniques avaient péri dans l’incendie de leur yacht. Des drames à répétition qui posent la question des normes de sécurité dans cette région prisée des amateurs de fonds marins.
Un secteur touristique vital pour l’Égypte
Au-delà de l’émotion suscitée par ce nouveau naufrage meurtrier, c’est tout un pan de l’économie égyptienne qui est touché. Le tourisme, et notamment les activités balnéaires en mer Rouge, constitue un moteur essentiel du pays, contribuant à plus de 10% de son PIB. Après des années difficiles liées à l’instabilité politique et à la pandémie, l’Égypte misait sur un fort rebond des visiteurs étrangers.
Cet accident tragique est donc un nouveau coup dur pour le secteur et pour l’image touristique du pays. Les autorités devront rapidement faire la lumière sur les circonstances du drame et rassurer sur la sécurité des expéditions. En attendant, les opérations se poursuivent pour tenter de retrouver les disparus, et les pensées vont aux victimes et à leurs proches endeuillés par ce terrible naufrage.