C’est une annonce qui a pris tout le monde de court. Anne Hidalgo, maire de Paris depuis 2014, a déclaré renoncer à briguer un troisième mandat dans un entretien accordé au journal Le Monde ce mardi. Une décision qui suscite de vives réactions dans la classe politique, entre satisfaction pour certains et inquiétude pour d’autres. Retour sur les enjeux de ce choix surprise et les possibles conséquences pour l’avenir de la capitale.
La fin d’une ère pour Anne Hidalgo
En poste depuis près de 10 ans, Anne Hidalgo a profondément marqué de son empreinte la ville de Paris. Réélue haut la main en 2020 malgré une campagne compliquée par la pandémie de Covid-19, beaucoup la voyaient rempiler pour un troisième mandat en 2026. Mais c’était sans compter sur la volonté de la principale intéressée :
Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements.
Anne Hidalgo dans les colonnes du Monde
Un choix en cohérence avec ses engagements passés donc, mais qui n’en reste pas moins étonnant au vu du poids politique acquis par l’édile socialiste ces dernières années. Et une décision diversement appréciée par ses pairs…
Des réactions politiques contrastées
Du côté de la majorité municipale, on salue sans surprise le bilan et la décision « courageuse » d’Anne Hidalgo. Son premier adjoint Emmanuel Grégoire, pressenti parmi les successeurs potentiels, a ainsi rendu hommage à celle qui laissera selon lui « une ville métamorphosée, unanimement saluée ». Même son de cloche du côté des écologistes, alliés historiques de la maire, pour qui ce retrait permettra de « lancer une nouvelle dynamique ».
Mais les critiques sont également légion dans les rangs de l’opposition. La députée LR Rachida Dati dénonce « le bilan catastrophique » des années Hidalgo quand le candidat LREM à la mairie Mounir Mahjoubi fustige « une capitulation en rase campagne » de la part de l’édile socialiste. Des attaques parfois virulentes qui augurent d’une bataille féroce pour sa succession.
Les enjeux de la succession
Car la question est désormais sur toutes les lèvres : qui pour reprendre les rênes de la capitale en 2026 ? Si plusieurs prétendants semblent déjà se détacher, à l’image des adjoints Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, tous se gardent bien pour l’instant de déclarer officiellement leur candidature. Une prudence de rigueur à plus de deux ans du scrutin.
Une chose est sûre cependant, la succession d’Anne Hidalgo sera l’un des enjeux majeurs des prochaines élections municipales. Alors que la maire sortante laisse une ville profondément transformée, marquée par des évolutions en matière d’écologie et d’urbanisme qui divisent, ses successeurs devront à la fois assumer cet héritage et se démarquer pour imprimer leur propre vision de Paris.
Réduction de la place de la voiture, pérennisation des « coronapistes », avenir des grands projets d’aménagements comme celui de la Tour Eiffel… Les dossiers sensibles ne manqueront pas pour les prétendants au trône parisien. Sans parler de l’épineuse question de l’endettement de la ville, sujet de frictions récurrentes entre Anne Hidalgo et l’opposition.
À deux ans de la fin de son mandat, la maire de Paris vient en tout cas de lancer la course à sa succession. Une annonce surprise qui devrait donner le top départ d’une bataille politique intense dont l’issue sera, à n’en pas douter, lourde de conséquences pour l’avenir de la capitale. Réponse dans les urnes en 2026.