C’est une sortie qui fait grand bruit et suscite l’indignation. Le député LFI Raphael Arnault a qualifié les Français vivant au Maroc de « suprémacistes blancs », déclenchant une vive polémique sur les réseaux sociaux et dans la classe politique. Des propos jugés scandaleux et indignes d’un élu de la République.
Des accusations graves et infondées
Dans un tweet au vitriol posté samedi, le député de la France insoumise Raphael Arnault s’en est violemment pris aux Français installés au Maroc. Il les a qualifiés de « suprémacistes blancs » qui ne seraient « qu’une bande d’assistés vivant au crochet des plus pauvres ». Une référence à peine voilée à l’époque coloniale.
D’après une source proche du parti, ces accusations seraient en réaction aux bons scores réalisés par le Rassemblement National auprès des Français du Maroc lors des dernières élections européennes. A Agadir notamment, le RN est arrivé en tête, cristallisant les critiques de l’extrême-gauche.
Les suprémacistes blancs ne sont qu’une bande d’assistés qui vivent au crochet des plus pauvres, si possible des arabes pour rappeler « le temps des colonies ».
Raphael Arnault, député LFI
Une communauté française importante et diversifiée
Pourtant, la communauté française au Maroc est loin de ce portrait à charge. Avec plus de 50 000 ressortissants enregistrés, c’est l’une des plus importantes communautés d’expatriés. Elle se compose de retraités, mais aussi de nombreux actifs, entrepreneurs, étudiants.
Loin des clichés, beaucoup ont fait le choix de s’installer dans le royaume chérifien pour sa douceur de vivre, son dynamisme économique et ses opportunités professionnelles. Ingénieurs, commerçants, restaurateurs… Ils participent pleinement au développement du pays.
Une gauche prompt à attiser les divisions
Malheureusement, plutôt que de saluer ces success stories, certains à gauche préfèrent attiser les tensions communautaires. Ces propos de Raphael Arnault en sont la triste illustration. En assimilant toute une communauté à d’odieux clichés, il prend le risque de fracturer un peu plus la société française.
Déjà prompt aux provocations, l’élu LFI franchit ici un cap dans l’outrance et la stigmatisation. Un dérapage dangereux qui en dit long sur l’état d’esprit d’une certaine gauche radicale, obnubilée par les questions identitaires et le « racisme anti-blancs ».
C’est une honte pour la République. On attend des excuses rapides de la part de M. Arnault et une réaction ferme de la NUPES.
Un responsable LREM
L’identité française en question
Au-delà, cette polémique pose la question de la place des Français de l’étranger et de la définition même de l’identité française. Peut-on être pleinement français en vivant hors des frontières ? Doit-on forcément renier ses origines pour s’intégrer dans son pays d’accueil ?
Autant d’interrogations qui agitent une nation en plein questionnement identitaire. Entre montée des populismes, crispations communautaires et peur du « grand remplacement », le sujet devient explosif. Et certains, comme Raphael Arnault, n’hésitent pas à jeter de l’huile sur le feu.
Rassembler plutôt que diviser
Pourtant, à l’heure où notre pays traverse de multiples crises, le devoir des responsables politiques devrait être au contraire de rassembler et d’apaiser. D’œuvrer au vivre-ensemble plutôt que de dresser les Français les uns contre les autres.
C’est tout le sens de la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ». Une exigence plus que jamais d’actualité face à la tentation des divisions et de la haine. Et un impératif que certains élus feraient bien de garder à l’esprit avant de se laisser aller à des dérapages nauséabonds.