Les négociations climatiques de la COP29 qui vient de s’achever à Bakou en Azerbaïdjan ont accouché d’un accord qualifié d' »imparfait » par son propre président, Moukhtar Babaïev. Ce dernier n’a pas hésité à pointer du doigt le manque de flexibilité des pays industrialisés dans les discussions, notamment sur la question épineuse du financement.
300 milliards, une avancée insuffisante pour les pays du Sud
L’accord final prévoit une enveloppe de 300 milliards de dollars d’aide climatique d’ici 2035 de la part des nations les plus riches, au titre de leur responsabilité historique dans le réchauffement global. Un montant jugé trop faible par de nombreux pays en développement, qui espéraient davantage au vu de l’urgence climatique.
Moukhtar Babaïev reconnaît lui-même dans une tribune au Guardian que cet accord « ne satisfait pas tout le monde », même s’il constitue « une avancée majeure » par rapport à l’engagement précédent de 100 milliards. Selon lui, « les Chinois étaient prêts à proposer davantage si d’autres en faisaient autant », mais cela ne s’est pas concrétisé.
Une présidence azerbaïdjanaise critiquée
Tout au long des négociations, la présidence de la COP29 exercée par l’Azerbaïdjan a été la cible de critiques. Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont reproché un manque de leadership et de préparation de l’équipe de Moukhtar Babaïev.
De leur côté, les délégations des pays du Sud ont eu le sentiment d’être mis devant le fait accompli, sans avoir eu le temps d’étudier l’accord ou d’exprimer leurs objections. Le président de la COP se défend en expliquant que le projet a été présenté tardivement « parce que le Nord global était tout simplement inflexible face à nos efforts pour augmenter ce chiffre ou l’annoncer plus tôt ».
Des contributions jugées insuffisantes
Au final, même s’il salue l’accord obtenu qui « a failli ne pas avoir lieu », Moukhtar Babaïev juge que la « contribution du monde industrialisé est trop faible » et que celle « du secteur privé est trop théorique ». Des propos qui font écho aux vives critiques exprimées par les pays en développement.
Les responsables politiques de tous les pays, chacun à leur manière, bien que confrontés à leurs propres limites, ont fait de leur mieux.
Moukhtar Babaïev, président de la COP29
Rendez-vous à la COP30 pour poursuivre les efforts
Le président azerbaïdjanais veut néanmoins rester optimiste. Il souligne que l’accord de Bakou « contribuera à ralentir les effets du changement climatique d’origine humaine », même si « ce n’est pas suffisant ». La question des financements, elle, reste entière. « Cela ne met pas fin au débat sur qui paie », reconnaît-il.
Moukhtar Babaïev donne donc rendez-vous aux dirigeants du monde entier lors de la prochaine COP30, afin de poursuivre les efforts engagés. Les pays du Sud, eux, espèrent que leurs voix seront davantage entendues et prises en compte à l’avenir dans ces négociations cruciales pour l’avenir de la planète.