Le débat sur l’immigration et l’intégration des populations issues de l’immigration est un sujet brûlant qui suscite de vives polémiques. Au cœur de ces discussions, le concept d’assimilation est souvent brandi comme une solution miracle. Pourtant, selon Daniel Riolo, journaliste et fils d’immigrés italiens, « l’assimilation est un concept complètement bidon ».
Une réflexion née d’un parcours personnel
Pour comprendre la position de Daniel Riolo, il faut se pencher sur son histoire familiale. Ses parents, immigrés italiens, n’ont jamais voulu devenir français, gardant un attachement profond à leur pays d’origine. Un choix qu’il respecte, tout en soulignant leur respect pour la France. Lui-même a longtemps questionné son identité, pensant que s’assimiler signifiait renier ses racines. Une idée qu’il rejette aujourd’hui avec force.
Comment effacer complètement ses racines profondes ?
Daniel Riolo
L’immigration a changé, l’assimilation est-elle encore possible ?
Daniel Riolo souligne que le contexte migratoire a profondément évolué depuis les années 60-70. À l’époque, les liens avec le pays d’origine étaient plus distendus, faute de moyens de communication performants et de transports abordables. S’assimiler pouvait alors sembler plus « facile », les immigrés étant en quelque sorte coupés de leurs racines.
Mais aujourd’hui, avec la mondialisation et le développement des technologies, garder un lien étroit avec son pays d’origine est devenu la norme. Dès lors, peut-on encore parler d’assimilation ? Pour Daniel Riolo, ce concept est désormais « bidon », inadapté à la réalité du XXIe siècle.
Immigration incontrôlée et communautarisme : les risques pointés du doigt
Si Daniel Riolo remet en cause le concept d’assimilation, il n’en pointe pas moins les risques liés à une immigration incontrôlée. Selon lui, le nombre fait que « tu ne peux pas complètement assimiler et l’intégration est encore plus compliquée quand tu restes dans ta communauté ». Le communautarisme serait donc une conséquence quasi inévitable d’une immigration non maîtrisée.
Il critique également certaines revendications identitaires qu’il juge excessives, comme en témoigne l’anecdote sur son fils :
Je lui dis, « arrête de soûler tes potes à sans arrêt leur dire moi je ne suis pas comme vous, moi je suis italien. Tu n’as pas à faire ça ».
Daniel Riolo
Un débat qui divise l’opinion
Les propos de Daniel Riolo ne font pas l’unanimité. De nombreux exemples d’intégration réussie sont régulièrement mis en avant pour défendre le modèle assimilationniste français. Des figures emblématiques comme Lino Ventura ou Yves Montand, nés en Italie, ou encore Michel Platini, petit-fils d’immigrés italiens, incarnent cette success story à la française.
Mais pour les détracteurs de l’assimilation, ces exemples individuels ne doivent pas masquer une réalité plus complexe. Ils pointent notamment du doigt les discriminations subies par de nombreux Français issus de l’immigration, signe que le « creuset français » tant vanté n’est pas toujours à la hauteur de ses promesses.
Repenser l’intégration au-delà de l’assimilation ?
Face à ces constats, de plus en plus de voix s’élèvent pour repenser l’intégration au-delà du seul prisme de l’assimilation. L’idée ? Trouver un équilibre entre le respect des différences culturelles et l’adhésion aux valeurs fondamentales de la République. Un défi de taille, qui nécessite de dépasser les clivages et les postures idéologiques pour construire un nouveau « vivre ensemble ».
La sortie de Daniel Riolo a le mérite de remettre ce débat sur le devant de la scène. Loin des polémiques stériles, elle invite à questionner en profondeur notre modèle d’intégration. Car si l’assimilation a pu fonctionner par le passé, est-elle encore adaptée aux défis du monde d’aujourd’hui ? La question mérite d’être posée, sans tabou ni caricature.