En cette rentrée parlementaire sous tension, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet se veut rassurante. Invitée ce matin de Sud Radio, elle a tenu à calmer le jeu au sujet d’une éventuelle motion de censure, brandies par plusieurs oppositions. « J’entends tout et n’importe quoi » a-t-elle déclaré, avant d’assurer qu’il n’y aura « pas de catastrophe, pas de « shotdown » à l’américaine » en cas d’adoption d’une telle motion.
Des « mécanismes » pour éviter la paralysie
Pour la titulaire du perchoir, « nos textes sont bien faits », avec des garde-fous permettant d’éviter tout blocage total des institutions en cas de renversement du gouvernement. Elle a ainsi expliqué que l’exécutif pourrait présenter « une loi spéciale pour prélever les impôts » et serait en mesure « de reconduire les dépenses pour payer les retraites et les fonctionnaires ».
Des propos se voulant rassurants, alors que la pression ne cesse de monter sur le gouvernement, fragilisé par sa relative majorité à l’Assemblée. Une situation qui attise les appétits des oppositions, notamment du Rassemblement National, qui brandit la menace d’une motion de censure.
Apologie du terrorisme : « une auto-amnistie » pour LFI ?
Autre sujet brûlant de cette rentrée : la proposition de la France Insoumise d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. Un texte vivement critiqué par Yaël Braun-Pivet, qui y voit « une sorte d’auto-amnistie » pour certains membres de LFI visés par des procédures pour ce délit. La présidente de l’Assemblée a dénoncé un « mensonge » des Insoumis, le texte abrogeant purement et simplement ce délit, sans le « remettre dans le droit de la presse » comme ils l’affirment.
Consentement, Mercosur, fin de vie : une rentrée chargée
Au-delà de ces controverses, cette rentrée s’annonce chargée sur de nombreux autres dossiers. Yaël Braun-Pivet s’est ainsi dite favorable à l’inscription de la notion de consentement dans la définition pénale du viol, un sujet sur lequel « des travaux transpartisans sont en cours ».
Sur le dossier explosif des accords commerciaux avec le Mercosur, la députée LREM constate « des difficultés bloquantes » dans le texte actuel, notamment sur « le respect des accords de Paris » et « l’utilisation des pesticides ». Mais avec quelques modifications, ce texte « très intéressant pour nos industries » pourrait être sauvé, veut-elle croire.
Enfin, l’examen du texte sur la fin de vie reprendra le 3 février. Un texte sensible, dans un contexte déjà électrique. Après un été caniculaire sur les bancs de l’hémicycle, cette rentrée s’annonce donc brûlante sur de nombreux fronts. Les débats promettent d’être intenses, voire explosifs, mettant à l’épreuve la capacité de la majorité à tenir ses troupes. Verdict dans les prochaines semaines.