Alors que le spectre d’un potentiel « shutdown » plane sur la France en cas de non-vote du budget, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée, se veut rassurante. Dans une récente tribune, elle explique pourquoi un tel scénario, bien que redouté par certains, est en réalité impossible en France, contrairement aux États-Unis.
Une gestion des finances publiques en question
Marine Le Pen commence par dresser un constat sévère de la gestion des finances publiques françaises sous l’ère Macron. Selon elle, les comptes publics ont été transformés en une véritable « pyramide de Ponzi », avec d’un côté des dépenses tous azimuts financées par un endettement croissant, et de l’autre des recettes insuffisantes pour combler le gouffre, faute de stimulation de la production nationale.
En sept ans au pouvoir, Emmanuel Macron a transformé nos comptes publics en une pyramide de Ponzi.
– Marine Le Pen
Le résultat ? Une dette publique abyssale de 3 230 milliards d’euros et des conditions d’emprunt dégradées pour la France. C’est dans ce contexte budgétaire tendu que s’inscrit le débat autour d’un éventuel « shutdown » en cas de rejet du budget par l’Assemblée.
Lignes rouges budgétaires
Consciente de la situation, Marine Le Pen assure avoir fixé dès septembre des « lignes rouges budgétaires » claires dans les discussions avec le gouvernement :
- Préservation du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes
- Réalisation d’économies de structure sur le train de vie de l’État et l’immigration
- Protection des services publics essentiels
Des priorités que la présidente du groupe RN entend bien défendre face au projet de budget présenté par le gouvernement.
Pas de risque de « shutdown » à la française
Mais alors, que se passerait-il si le Rassemblement National, voire d’autres oppositions, décidaient de ne pas voter le budget ? C’est là que Marine Le Pen se veut rassurante. Contrairement à ce qu’affirment certains ministres et hauts fonctionnaires, il est selon elle impossible que la France se retrouve dans une situation similaire au « shutdown » américain, où l’État est partiellement paralysé faute de budget voté.
La raison ? Les mécanismes financiers français, basés sur des lois organiques et ordinaires, empêcheraient un tel blocage. Même en l’absence de budget voté, le paiement des fonctionnaires et des intérêts de la dette resterait garanti. Les dépenses régaliennes et obligatoires de l’État continueraient d’être honorées.
Une précision importante
En apportant cette précision, Marine Le Pen cherche à écarter les craintes d’un blocage total du pays brandies par certains partisans du gouvernement. Elle rappelle que si l’Assemblée ne vote pas le budget, ce ne serait pas une première dans l’histoire de la Ve République, sans que cela n’ait jamais entraîné de paralysie.
Cette mise au point intervient alors que les débats budgétaires s’annoncent particulièrement tendus à l’Assemblée. Marine Le Pen et son groupe entendent peser de tout leur poids pour infléchir le projet du gouvernement, quitte à brandir la menace d’une censure. Mais les Français peuvent être rassurés, martèle-t-elle : il n’y aura pas de « shutdown » à la française.