Lundi dernier, le Sénat français a massivement approuvé la contribution de la France au budget de l’Union européenne pour l’année 2025, s’élevant à 23,3 milliards d’euros. Cette décision intervient après un rejet initial de l’enveloppe à l’Assemblée nationale fin octobre, suite à une offensive du Rassemblement national visant à réduire ce montant.
Un vote crucial pour l’appartenance de la France à l’UE
Le vote du Sénat revêt une importance particulière dans le contexte actuel, où les questions de souveraineté nationale et de rôle de la France au sein de l’Union européenne sont au cœur des débats. Comme l’a souligné le sénateur centriste Olivier Henno :
Nous avons besoin d’Europe. L’Europe a certains coûts, mais celui-ci est nécessaire.
Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe, a rappelé que ce prélèvement, bien qu’en hausse de 7,9% par rapport à 2024, représente « le coût de notre appartenance à l’Union européenne, qui a des bénéfices sur notre économie ».
Le rejet initial à l’Assemblée nationale
Lors des débats à l’Assemblée fin octobre, les députés du Rassemblement national avaient réussi de justesse à amputer l’enveloppe de cinq milliards d’euros. Une manœuvre qui avait suscité de vives réactions, tant sur le plan national qu’européen.
Au Sénat, où le RN ne compte que trois élus, une tentative similaire était vouée à l’échec. Joshua Hochart, sénateur RN, a tout de même plaidé :
Nous devons envoyer un signal fort à Bruxelles. L’Union européenne doit apprendre à faire mieux avec moins en se recentrant sur ses missions fondamentales.
Une position fermement rejetée par le centriste Jean-Marie Mizzon, qui a rétorqué : « Les rabais, ça ne se décide pas tout seul, ça se négocie (…), sinon, c’est un coup d’État ».
Les enjeux pour le budget français et européen
L’approbation de cette contribution par le Sénat permet de rétablir l’équilibre budgétaire prévu initialement par le gouvernement. Elle envoie également un message fort quant à l’engagement de la France au sein de l’Union européenne, malgré les voix discordantes qui s’élèvent régulièrement sur la question de la souveraineté.
Au niveau européen, ce vote conforte le budget pluriannuel de l’UE pour la période 2021-2027, qui avait été âprement négocié par les États membres. Il permet ainsi de financer les différentes politiques et programmes communautaires, qu’il s’agisse de la politique agricole commune, des fonds structurels ou encore du plan de relance post-Covid.
Vers de nouveaux débats sur la place de la France en Europe ?
Si le vote du Sénat clôt pour l’instant la question de la contribution française au budget européen, il ne manquera pas de relancer les débats sur la place de la France au sein de l’UE. Entre les partisans d’une intégration européenne renforcée et les tenants d’une Europe des nations, les lignes de fracture restent vives.
Les prochaines échéances électorales, notamment les élections européennes de 2024, seront l’occasion pour les différentes forces politiques de faire valoir leur vision de l’Europe. Un sujet qui, à n’en pas douter, continuera de susciter de vifs débats parlementaires et de mobiliser l’opinion publique.
En attendant, le vote du Sénat vient rappeler que, malgré les controverses, la France reste profondément ancrée dans la construction européenne. Un engagement qui a un coût, certes, mais qui est aussi porteur de nombreux bénéfices économiques et politiques pour le pays.