Les tensions sont à leur comble au sein de la gauche française. Dans une sortie fracassante, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI), a accusé le Parti Socialiste (PS) d’être « en train d’organiser un nouveau socle commun » à la place de l’actuelle alliance du Nouveau Front Populaire (NFP). Une déclaration qui risque de faire voler en éclats la fragile union des forces de gauche.
Le PS cherche des alliés, mais sans LFI
Tout est parti d’une interview de Boris Vallaud, patron des députés socialistes, dans laquelle il a évoqué la possibilité de proposer à tous les partis, sauf le Rassemblement National, « de poser la question des conditions d’une non-censure » en cas de renversement du gouvernement Barnier. Une main tendue qui n’a pas du tout été du goût de Jean-Luc Mélenchon.
Le PS est en train d’organiser un nouveau socle commun avec d’autres à la place du Nouveau Front populaire. Vallaud, Faure, Bouamrane leur tendent la main.
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise
Pour le tribun insoumis, il est clair que « le PS cherche des alliés. Mais ce sera sans LFI ». Une rupture qui semble désormais consommée entre les deux poids lourds de la gauche.
Un nouveau socle sans LFI, un pari risqué pour le PS
En cherchant à constituer un nouveau socle en dehors de LFI, le PS prend le risque de dynamiter l’alliance du NFP qui avait permis à la gauche de réaliser un score historique aux dernières élections législatives. Une stratégie à double tranchant qui pourrait s’avérer payante si le PS parvient à rallier d’autres forces politiques, mais qui risque surtout d’affaiblir durablement le camp progressiste.
Car sans l’appui de LFI et de sa dynamique militante, difficile d’imaginer le PS peser aussi lourd dans le débat politique. Le parti d’Épinay devra faire la démonstration qu’il est capable de rassembler au-delà de ses rangs s’il veut convaincre de sa pertinence dans le paysage politique actuel.
Un coup dur pour le NFP et l’unité de la gauche
Au-delà du duel PS-LFI, c’est toute la dynamique unitaire de la gauche qui risque de pâtir de cette scission. Les autres composantes du NFP, comme EELV ou le PCF, vont devoir choisir leur camp au risque de se retrouver prises en étau entre leurs deux partenaires principaux.
Une situation délicate qui rappelle les heures sombres des divisions à gauche et qui risque de profiter à la macronie ainsi qu’aux extrêmes. À moins d’un an de la présidentielle, la gauche joue gros dans cette bataille d’appareil.
L’avenir de la gauche en suspens
Cette crise ouverte entre le PS et LFI sera scrutée de près dans les prochains jours. De sa résolution dépendra en grande partie l’avenir électoral de la gauche. Soit le NFP parvient à surmonter ses différends et à repartir de l’avant de façon unie, soit la rupture se confirme et c’est un retour à la case départ pour les forces progressistes.
Une équation complexe dans laquelle Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, les deux leaders du NFP, vont devoir démontrer leur capacité à faire primer l’intérêt collectif sur les querelles d’appareil. L’avenir de la gauche est entre leurs mains, reste à savoir s’ils sauront se montrer à la hauteur de l’enjeu historique.