En ce début d’été, un vent de colère souffle sur les campagnes françaises. Les agriculteurs, déjà éprouvés par une année difficile marquée par de mauvaises récoltes et des épidémies animales, se mobilisent massivement contre le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Un traité qui fait l’objet d’intenses négociations et qui suscite l’inquiétude du monde agricole.
Une semaine d’actions coup de poing
Partout en France, les syndicats agricoles multiplient les actions symboliques pour exprimer leur ras-le-bol. La FNSEA, syndicat majoritaire, et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont mené des opérations dans quasiment tous les départements la semaine dernière : feux de la colère, rassemblements, blocages… Les militants n’hésitent pas à marquer les esprits, comme dans les Ardennes où ils ont bâti un mur devant la préfecture pour « représenter la distance qui sépare le paysan et l’administration ».
De son côté, la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, a déversé pneus et fumier devant plusieurs préfectures. Pour Patrick Legras, président de la Coordination dans le nord, « les problèmes de revenus sont fondamentaux pour au moins 50% des agriculteurs ». L’année a en effet été catastrophique dans de nombreuses filières (céréales, élevage…) et les solutions proposées (prêts à rembourser par d’autres prêts) sont loin de satisfaire la profession.
Contre la « concurrence déloyale »
Derrière cette colère, le spectre d’une concurrence jugée déloyale si l’accord avec le Mercosur venait à être signé. Les agriculteurs français s’opposent avec force à ce traité de libre-échange qui ouvrirait la porte à des produits sud-américains ne respectant pas les mêmes normes sanitaires, environnementales et sociales qu’en Europe. Les manifestants réclament aussi le retour de certains pesticides comme l’acétamipride, un insecticide interdit en France mais autorisé dans d’autres pays de l’UE, créant ainsi des distorsions de concurrence.
Le message, c’est stop aux réglementations qui tuent nos métiers
Thierry Huet, membre de la FNSEA
Vers un front commun à l’Assemblée ?
Face à cette fronde, le gouvernement tente de rassurer. La ministre de l’Agriculture a promis des avancées « très, très vite » et assure que la France progresse dans la construction d’une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE, après les prises de position de l’Italie et de la Pologne contre l’accord. Un débat crucial est prévu ce mardi après-midi à l’Assemblée nationale, en présence des ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur. L’exécutif espère un vote unanime des députés pour donner du poids à la position française face à la Commission européenne qui pousse pour une conclusion rapide des négociations. Mais les groupes politiques restent divisés pour le moment.
Une chose est sûre, la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas et promet de nouveaux temps forts dans les jours à venir, comme le rassemblement prévu devant le Parlement européen à Strasbourg mardi. La pression monte sur le gouvernement pour défendre fermement les intérêts de l’agriculture française dans ce bras de fer avec Bruxelles et le Mercosur. L’avenir d’une profession fragilisée et l’indépendance alimentaire de la France sont en jeu.
Derrière cette colère, le spectre d’une concurrence jugée déloyale si l’accord avec le Mercosur venait à être signé. Les agriculteurs français s’opposent avec force à ce traité de libre-échange qui ouvrirait la porte à des produits sud-américains ne respectant pas les mêmes normes sanitaires, environnementales et sociales qu’en Europe. Les manifestants réclament aussi le retour de certains pesticides comme l’acétamipride, un insecticide interdit en France mais autorisé dans d’autres pays de l’UE, créant ainsi des distorsions de concurrence.
Le message, c’est stop aux réglementations qui tuent nos métiers
Thierry Huet, membre de la FNSEA
Vers un front commun à l’Assemblée ?
Face à cette fronde, le gouvernement tente de rassurer. La ministre de l’Agriculture a promis des avancées « très, très vite » et assure que la France progresse dans la construction d’une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE, après les prises de position de l’Italie et de la Pologne contre l’accord. Un débat crucial est prévu ce mardi après-midi à l’Assemblée nationale, en présence des ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur. L’exécutif espère un vote unanime des députés pour donner du poids à la position française face à la Commission européenne qui pousse pour une conclusion rapide des négociations. Mais les groupes politiques restent divisés pour le moment.
Une chose est sûre, la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas et promet de nouveaux temps forts dans les jours à venir, comme le rassemblement prévu devant le Parlement européen à Strasbourg mardi. La pression monte sur le gouvernement pour défendre fermement les intérêts de l’agriculture française dans ce bras de fer avec Bruxelles et le Mercosur. L’avenir d’une profession fragilisée et l’indépendance alimentaire de la France sont en jeu.