Coup de tonnerre pour le conglomérat indien Adani. Selon des sources proches du dossier, le Sri Lanka vient d’ouvrir une enquête sur les investissements massifs réalisés ces dernières années par le groupe sur son territoire. Cette annonce fait suite à l’inculpation aux États-Unis du PDG et fondateur Gautam Adani pour des faits présumés de corruption.
Des projets d’infrastructure majeurs dans le viseur
Le nouveau gouvernement sri-lankais, mené par un président de gauche élu sur la promesse d’éradiquer la corruption, a demandé à ses ministres des finances et des affaires étrangères de passer au crible les différents contrats accordés au groupe Adani. Parmi les projets les plus emblématiques :
- Un terminal portuaire en eau profonde à Colombo, d’un coût estimé à plus de 700 millions de dollars, qui doit entrer en service début 2024
- Une ferme éolienne à 442 millions de dollars dans le nord-ouest du pays, dont la construction vient de démarrer malgré la contestation d’ONG environnementales
Adani nie en bloc les accusations de corruption
Devant la justice américaine, Gautam Adani est soupçonné d’avoir versé pour 250 millions de dollars de pots-de-vin afin de décrocher des marchés dans l’énergie solaire en Inde. Des accusations qualifiées de « sans fondement » par son groupe, qui met en avant sa proximité avec le Premier ministre indien Narendra Modi.
Nous prendrons une décision sur ces projets à l’issue des deux enquêtes qui ont été ordonnées.
Nalinda Jayatissa, porte-parole du gouvernement sri-lankais
Un empire bâti en quelques décennies
Parti de rien il y a 30 ans, Gautam Adani a bâti un véritable empire tentaculaire dont les activités s’étendent des mines de charbon aux énergies renouvelables, en passant par les ports, aéroports et médias. Une ascension fulgurante qui suscite des interrogations croissantes sur ses liens avec le pouvoir.
Le Kenya aussi met fin à des partenariats
Le Sri Lanka n’est pas le seul pays à se montrer méfiant vis-à-vis du conglomérat indien. La semaine dernière, le président kényan William Ruto annonçait l’annulation de contrats avec Adani concernant l’aéroport international de Nairobi et un opérateur d’électricité. De quoi ternir encore un peu plus l’image du groupe.
Quelles conséquences pour les projets en cours ?
Pour l’heure, rien n’indique un gel des chantiers déjà engagés au Sri Lanka. Mais l’ouverture de cette enquête gouvernementale pourrait retarder leur mise en service et compliquer l’obtention de futurs marchés pour Adani dans le pays. Une épée de Damoclès au-dessus de la tête du magnat indien de la construction.