Le Pakistan est secoué par de violents affrontements ce mardi 26 novembre à Islamabad, la capitale du pays. Selon des sources sur place, des milliers de partisans de l’ancien premier ministre Imran Khan sont entrés tôt le matin dans la ville, réclamant la libération de leur leader charismatique. Ils ont été rapidement confrontés par un imposant dispositif des forces de sécurité, déclenchant de graves échauffourées.
Échanges de tirs et tensions extrêmes
Des scènes de guérilla urbaine ont été rapportées par plusieurs témoins. Manifestants et policiers s’affrontent violemment, s’échangeant des tirs nourris de grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre ont également eu recours à des balles en caoutchouc pour tenter de repousser la foule en colère.
Depuis dimanche, les forces de sécurité bloquent l’intégralité des quartiers d’Islamabad. L’accès à internet a été coupé dans plusieurs zones de la capitale, signe de la volonté des autorités de reprendre le contrôle par tous les moyens.
C’est un véritable champ de bataille en plein cœur d’Islamabad. Les affrontements sont d’une rare intensité, avec des blessés des deux côtés. La situation est vraiment explosive.
Témoignage d’un habitant d’Islamabad
Imran Khan, figure clivante
Ancien joueur de cricket devenu homme politique, Imran Khan a été Premier ministre du Pakistan de 2018 à 2022. Figure populaire mais controversée, il a été destitué en avril dernier par une motion de censure du Parlement, sur fond d’accusations de mauvaise gestion économique.
Depuis, Imran Khan conteste avec virulence son éviction du pouvoir, mobilisant régulièrement ses partisans dans des démonstrations de force. Ses opposants l’accusent de vouloir déstabiliser le pays pour revenir aux affaires.
Le Pakistan au bord du chaos
Avec ces nouveaux affrontements, la crise politique au Pakistan atteint des sommets. Le pays, puissance nucléaire comptant plus de 220 millions d’habitants, apparaît profondément divisé.
D’un côté, les partisans d’Imran Khan se sentent floués, estimant que leur champion a été injustement chassé du pouvoir. De l’autre, ses détracteurs craignent un agenda politique personnel néfaste pour la stabilité et la démocratie pakistanaises.
Le Pakistan joue son avenir sur ces événements. Sans retour au calme et au dialogue, le pays court le risque d’une spirale de violences incontrôlable aux conséquences dramatiques.
Analyse d’un expert régional
Une issue incertaine
Pour l’heure, les autorités pakistanaises semblent déterminées à contenir le mouvement de contestation par la force. Mais cette stratégie du bras de fer avec la rue comporte de grands risques d’embrasement.
De nombreux observateurs appellent le gouvernement et les pro-Imran Khan à la retenue et au dialogue, seules voies pour une désescalade durable. Sans compromis des deux camps, le Pakistan pourrait s’enfoncer dans une crise politique majeure, aux répercussions imprévisibles.
La communauté internationale, inquiète, suit avec attention l’évolution de la situation. Beaucoup redoutent qu’un Pakistan déstabilisé n’ait de lourdes conséquences pour la sécurité régionale, à commencer par l’Afghanistan voisin.
Alors que la confrontation se durcit dans les rues d’Islamabad, l’avenir immédiat du Pakistan reste plus que jamais incertain. Les prochaines heures s’annoncent décisives pour ce pays au bord du précipice.