Le Venezuela traverse une période sombre marquée par une succession de drames impliquant des adolescents. Trois jeunes ont récemment perdu la vie en réalisant des défis dangereux diffusés sur TikTok, le célèbre réseau social prisé par la jeune génération. Face à cette situation alarmante, le président vénézuélien Nicolas Maduro a haussé le ton, menaçant de convoquer les représentants de la plateforme devant la justice et d’en bloquer l’accès sur le territoire national.
Le pouvoir judiciaire s’empare du dossier TikTok
Lors de son allocution hebdomadaire à la télévision publique, Nicolas Maduro a fait part de son intention de faire comparaître les responsables de TikTok devant les tribunaux vénézuéliens. Une procédure a d’ores et déjà été lancée par le Tribunal suprême de justice (TSJ) suite au décès tragique des trois adolescents. Pour la première fois, la branche latino-américaine du réseau social a répondu à une lettre d’avertissement émanant des autorités, dénonçant la propagation de contenus néfastes pour les individus et la société.
Je pense que nous sommes d’accord pour dire que cela doit cesser.
Nicolas Maduro, Président du Venezuela
Vers un blocage de TikTok au Venezuela ?
Ulcéré par ces événements dramatiques, le chef de l’État vénézuélien a évoqué la possibilité de bloquer purement et simplement l’accès à TikTok sur le sol national. Un ultimatum de 72 heures avait été lancé à la plateforme pour supprimer les « défis criminels » en circulation, faute de quoi des mesures radicales pourraient être prises. Néanmoins, Nicolas Maduro a tempéré ses propos, souhaitant privilégier d’autres pistes avant d’en arriver à cette extrémité.
Si cela ne tenait qu’à moi et que je réagissais radicalement, face à la mort de ces enfants, je leur fermerais complètement l’accès au Venezuela, mais je ne veux pas prendre cette décision sans essayer d’agir d’une autre manière.
Nicolas Maduro, Président du Venezuela
Éduquer les jeunes face aux dangers des réseaux
Au-delà des sanctions envisagées contre TikTok, le président Maduro a appelé les parents à jouer un rôle crucial dans l’éducation de leurs enfants face aux périls des réseaux sociaux. Il a souligné l’importance de les sensibiliser à la « nature pernicieuse » de ces plateformes et de les accompagner dans leur utilisation. Une responsabilité partagée entre les familles et les pouvoirs publics pour protéger la jeunesse des dérives du web.
TikTok dans le viseur de plusieurs pays
Le Venezuela n’est pas le seul pays à s’inquiéter de l’influence de TikTok et des risques associés. Aux États-Unis, où l’application compte plus de 170 millions d’utilisateurs, les autorités soupçonnent la plateforme d’espionnage, de collecte de données personnelles et de servir la propagande chinoise. TikTok a jusqu’en janvier pour se séparer de son propriétaire chinois ByteDance, sous peine d’interdiction. Une mesure contestée par le président élu Donald Trump qui craint de favoriser ses concurrents Instagram et Facebook.
Le Canada a quant à lui ordonné la liquidation de la branche canadienne de TikTok, évoquant des « risques précis pour la sécurité nationale ». De son côté, le Brésil a sommé le réseau social de prendre des dispositions pour protéger les données personnelles des mineurs, brandissant la menace de sanctions.
Face à cette défiance croissante, TikTok va devoir redoubler d’efforts pour rassurer sur ses pratiques et prouver sa volonté de coopérer avec les autorités. L’avenir du réseau social, particulièrement populaire auprès des adolescents, pourrait se jouer dans les prochains mois. Une chose est sûre : le drame vénézuélien a remis sur le devant de la scène l’épineuse question de la régulation des plateformes numériques et de la protection des plus jeunes face aux contenus toxiques.
