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Agriculteurs français en colère: nouvelle semaine de manifestations

Ras-le-bol chez les agriculteurs français ! Barrages, déversements de fumier... Ils multiplient les actions chocs contre les réglementations "qui tuent nos métiers". Une colère qui ne faiblit pas, malgré les promesses du gouvernement. Jusqu'où iront-ils pour se faire entendre ?

Depuis maintenant deux semaines, un vent de colère souffle sur les campagnes françaises. Partout dans l’hexagone, les agriculteurs multiplient les actions coup de poing pour dénoncer les réglementations qui « tuent nos métiers ». Barrages filtrants sur les autoroutes, déversements de fumier et de déchets devant les préfectures… Les syndicats agricoles ne comptent pas baisser les armes de sitôt.

La coupe est pleine pour les agriculteurs français

Acculés par une accumulation de normes environnementales, sanitaires et de bien-être animal, les agriculteurs disent ne plus pouvoir exercer leurs métiers dans des conditions décentes. Le message est clair: « Stop aux réglementations qui tuent nos métiers« , martèlent-ils aux quatre coins de l’hexagone.

Pour beaucoup, c’est une question de survie. Selon Patrick Legras, agriculteur et président de la Coordination rurale pour la région Hauts-de-France, « les problèmes de revenus sont fondamentaux pour au moins 50% des agriculteurs« . Et la conjoncture n’incite guère à l’optimisme:

L’année a été catastrophique dans beaucoup de domaines, les céréales, les fièvres catarrhales, sur les élevages.

– Patrick Legras, Coordination rurale Hauts-de-France

Face à cette détresse, les pouvoirs publics semblent démunis. Quand ils ne sont pas aux abonnés absents… Pour Patrick Legras, les seules solutions proposées – « des prêts pour rembourser des prêts » – ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux.

Actions coup de poing dans tout le pays

Ce ras-le-bol, les agriculteurs l’expriment par des actions parfois spectaculaires, à l’image de ces pneus et déchets déversés au sol devant des plateformes logistiques. À Avermes, dans l’Allier, des manifestants sont même allés jusqu’à pendre des mannequins à des arbres !

Parmi les autres faits marquants de ces derniers jours:

  • Barrages filtrants sur l’A20 Toulouse-Paris ciblant les poids lourds frigorifiques
  • 178 agriculteurs et 121 tracteurs mobilisés dans les Ardennes
  • Traversée d’Arras par une centaine d’agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs
  • Blocages de plateformes logistiques

Partout, le mot d’ordre est le même: dénoncer la pression réglementaire et normative qui étouffe la profession. « On nous demande toujours plus de produits à bas coûts, et ça, ce n’est pas possible avec des normes qui sont toujours plus importantes pour nous », déplore Damien Salomon, coprésident de la Coordination rurale du Pas-de-Calais.

Des syndicats en ordre de bataille

Coordination rurale, FNSEA, Jeunes Agriculteurs… Malgré leurs divergences, les principaux syndicats agricoles font front commun pour défendre les intérêts de la profession. Une union sacrée motivée par la perspective des élections professionnelles de janvier prochain, qui détermineront la répartition des subsides.

Dans ce contexte, la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, entend bien rafler la mise et détrôner l’hégémonique duo FNSEA-Jeunes Agriculteurs. Quitte à durcir le ton et à multiplier les actions chocs.

Des revendications qui peinent à être entendues

Malgré une mobilisation d’ampleur l’an dernier, les syndicats agricoles estiment que leurs revendications n’ont pas été suffisamment prises en compte par le gouvernement. Résultat: la grogne continue de monter, sur fond de pessimisme et de lassitude.

Face à cette crise aigüe, l’exécutif se veut rassurant et promet un « accompagnement » de la profession. Mais pour beaucoup d’agriculteurs, ces promesses sonnent creux. Seule certitude: le bras de fer ne fait que commencer. Et nul ne sait jusqu’où il pourrait mener.

Une chose est sûre: eu égard au climat social explosif, le risque d’une radicalisation du mouvement est réel. À l’heure où l’agriculture française joue sa survie, le gouvernement serait bien avisé de prendre la mesure de la colère qui gronde. Avant qu’il ne soit trop tard.

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