Dans la nuit du 24 août 2019, la ville de Saint-Étienne a été le théâtre d’une scène d’une violence inouïe. Pour un simple refus de cigarette, les frères Khalf-Allah, Yacine et Abdelhadi, connus des services de police pour leur casier judiciaire déjà bien rempli, ont tenté d’égorger un homme rue Soleysel, dans le quartier de Beaubrun.
Une demande de cigarette qui dégénère
Tout commence vers 0h50 lorsque les frères Khalf-Allah abordent un couple pour leur demander une cigarette. Face au refus de l’homme, les choses s’enveniment rapidement. Les frères commencent à houspiller le couple et à s’en prendre physiquement à l’homme.
C’est alors que l’un des agresseurs sort un couteau pour menacer sa victime. Rejoints par leurs deux autres frères également armés, les délinquants poursuivent l’homme qui tente de s’enfuir. Malheureusement, ce dernier trébuche. Un des frères en profite pour lui placer un couteau sous la gorge tandis qu’un autre lui lance : « Égorge-le ».
Le procureur fustige le comportement des prévenus
Lors de l’audience au tribunal, le procureur n’a pas mâché ses mots face aux prévenus :
Où va-t-on ? Qui êtes-vous jeunes gens pour fonctionner comme cela ? Le niveau de réflexion et d’analyse est du degré zéro. Vous ne semblez pas avoir pris la mesure de la gravité des faits puisque je constate que vos activités de délinquants se sont poursuivies après.
Des propos fermes qui traduisent l’exaspération face à ces comportements ultra-violents pour des motifs aussi futiles qu’un refus de cigarette. Le magistrat déplore le manque total de remise en question des prévenus qui ont poursuivi leurs méfaits après les faits.
Des peines de prison ferme prononcées
Au final, le tribunal a prononcé une peine de 24 mois de prison dont 12 avec sursis pour deux des frères présents à l’audience. Le troisième, Abdelhadi Boucedra, absent lors du procès, écope de 18 mois ferme et d’un mandat d’arrêt. Les frères devront également verser solidairement 9600 euros de dommages et intérêts à leur victime.
Cette affaire met en lumière la problématique des violences gratuites perpétrées par des multi-récidivistes pour qui la vie d’autrui ne semble avoir que peu de valeur. Des peines exemplaires qui doivent servir de rappel à l’ordre pour ces délinquants.
Insécurité croissante à Saint-Étienne
Malheureusement, ce type d’agression ultraviolente n’est pas un cas isolé à Saint-Étienne. La ville connaît une insécurité croissante, en particulier dans certains quartiers comme celui de Beaubrun où se sont déroulés les faits.
D’après une source proche du dossier, les forces de l’ordre sont de plus en plus confrontées à des individus prêts à toutes les extrémités au moindre différend. Un phénomène qui inquiète riverains et élus locaux.
La municipalité assure travailler main dans la main avec la police pour tenter d’endiguer cette flambée de violence. Mais entre délinquance juvénile, trafics en tous genres et manque de moyens, le chemin semble encore long pour retrouver une certaine tranquillité dans les rues stéphanoises.
Des peines de prison ferme comme celles prononcées à l’encontre des frères Khalf-Allah envoient un message clair. Mais au-delà de la réponse judiciaire, c’est tout un travail de fond qui doit être mené pour couper à la source ces violences qui gangrènent petit à petit le vivre-ensemble.
Une chose est sûre, Saint-Étienne doit aujourd’hui se mobiliser pour ne pas voir son insécurité exploser et son image de ville où il fait bon vivre se dégrader irrémédiablement. Un travail de longue haleine qui nécessite l’implication de tous.