Les élections présidentielles en Roumanie ont livré leur verdict, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat a de quoi surprendre. Coup de tonnerre dans les urnes : le premier ministre Marcel Ciolacu, grand favori et partisan d’un ancrage européen, a été éliminé dès le premier tour. Une déroute inattendue pour celui qui caracolait en tête des sondages.
Mais la véritable sensation de ce scrutin, c’est la première place décrochée par le candidat prorusse Calin Georgescu, malgré sa faible notoriété. Un succès qui pourrait rebattre les cartes géopolitiques en Europe de l’Est.
Marcel Ciolacu, grand perdant de l’élection
Le premier ministre roumain et son parti social-démocrate faisaient figure d’ultra-favoris. Mais les électeurs en ont décidé autrement. Avec seulement 19,15% des voix, Marcel Ciolacu échoue à la troisième place, devancé d’un cheveu par la centriste Elena Lasconi et surtout par le prorusse Calin Georgescu.
Un échec cuisant pour le chef du gouvernement, qui a annoncé sa démission de la tête du parti. Le premier ministre assure néanmoins qu’il ne « contestera pas le résultat des urnes », malgré le faible écart avec ses concurrents.
La montée en puissance inattendue du candidat prorusse
La véritable surprise de ce scrutin reste la première place décrochée par Calin Georgescu. Ce candidat atypique, aux accents complotistes et prorusses, était loin de faire figure de favori. Mais avec près de 23% des suffrages, il s’impose comme l’homme fort de ce premier tour.
Son programme, très critique envers les institutions européennes et favorable à un rapprochement avec Moscou, semble avoir séduit une part significative de l’électorat roumain. Un succès qui pourrait rebattre les cartes géopolitiques si Calin Georgescu venait à l’emporter au second tour.
Quelles conséquences pour l’Europe ?
Cette élection présidentielle roumaine est scrutée avec attention par les chancelleries européennes. Une victoire du candidat prorusse pourrait en effet fragiliser le front uni des 27 face à Moscou, dans un contexte de tensions exacerbées par la guerre en Ukraine.
Un basculement de la Roumanie dans le camp prorusse serait un coup dur pour la cohésion européenne.
Une source diplomatique européenne
Pour nombre d’experts, l’Union européenne pourrait voir l’un de ses États membres se rapprocher de la Russie, à l’image de la Hongrie de Viktor Orban. Un scénario que les institutions de Bruxelles regardent avec inquiétude.
Un second tour incertain
La centriste Elena Lasconi, arrivée juste devant le premier ministre, sera l’adversaire de Calin Georgescu au second tour. Un duel qui s’annonce serré entre deux visions radicalement opposées de la place de la Roumanie en Europe et dans le monde.
Les prochaines semaines seront décisives et les alliances politiques pourraient jouer un rôle clé. Le report des voix de Marcel Ciolacu pourrait notamment faire basculer le scrutin. Les électeurs roumains ont en tout cas envoyé un message clair lors de ce premier tour : ils aspirent au changement, quitte à bousculer l’échiquier politique européen.
