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Rodéos urbains meurtriers : une jeunesse en péril

Un nouveau drame lié aux rodéos urbains endeuille la région bordelaise. Une jeune fille de 18 ans a perdu la vie dans une collision entre deux motocross. Les élus locaux, démunis, tirent la sonnette d'alarme face à ce fléau qui met en péril la jeunesse des quartiers. Enquête sur un phénomène...

Bassens, paisible commune de la banlieue bordelaise, est sous le choc. Dimanche soir, un rodéo urbain a une nouvelle fois viré au drame. Lors d’une collision entre deux motos-cross non homologuées, une jeune fille de 18 ans a perdu la vie. Les deux conducteurs, âgés de 19 ans, ont été transportés dans un état critique à l’hôpital. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident, mais d’ores et déjà, cet énième incident relance le débat sur ces pratiques dangereuses qui mettent en péril la jeunesse des quartiers.

Un fléau récurrent qui désempare les élus locaux

Selon le maire de Bassens, Alexandre Rubio, le lieu de l’accident, un ancien parking privé, est bien connu des adeptes de rodéos sauvages. Malgré ses efforts pour endiguer le phénomène, l’élu se dit aujourd’hui impuissant et lance un cri d’alarme :

Combien de gamins vont mourir chez nous ? J’ai du mal à me dire que quand on a 20 ans, on fait de la route pour venir faire du motocross et mourir à Bassens. C’est inconscient de les laisser partir. Ils peuvent ne pas revenir, ce sont des vies gâchées.

Alexandre Rubio, maire de Bassens

Un constat partagé par de nombreux maires de communes touchées par ces rodéos urbains. Malgré les arrêtés municipaux, les aménagements dissuasifs et les interventions des forces de l’ordre, le phénomène perdure, au grand dam des riverains excédés par les nuisances sonores et l’insécurité chronique.

Des pratiques qui mettent en danger la vie des jeunes

Au-delà des désagréments causés au voisinage, c’est surtout la vie des jeunes qui est en jeu. Comme le souligne Alexandre Rubio, ces rodéos se déroulent souvent sur des sites inadaptés, jouxtant des zones industrielles avec d’importants flux de poids-lourds. Les risques de collision sont décuplés, sans parler de l’absence fréquente de protection des « pilotes » et de leurs passagers.

Dans le cas du drame de Bassens, la jeune passagère décédée ne portait pas de casque. Un élément qui n’a fait qu’aggraver un choc déjà très violent entre les deux engins, conduisant à ce terrible dénouement.

L’appel à la responsabilité des parents

Face à ce constat alarmant, le maire de Bassens en appelle à la responsabilité des parents. Quand les jeunes chargent leurs motos sur des camions pour venir dans sa commune pratiquer ces rodéos sauvages, il estime qu’il est du devoir des familles de s’y opposer, au regard des risques encourus.

J’en appelle aux parents : c’est inconscient de les laisser partir. Ils peuvent ne pas revenir, ce sont des vies gâchées.

Alexandre Rubio, maire de Bassens

Un message de prévention qui vaut pour Bassens, mais aussi pour toutes les communes confrontées à ce phénomène. Car si les autorités multiplient les actions de terrain pour tenter d’enrayer ces pratiques, le rôle des familles reste primordial pour sensibiliser les jeunes aux dangers des rodéos urbains.

Une mobilisation de tous les acteurs nécessaire

Au-delà de la responsabilisation des parents, c’est une mobilisation globale de la société qui doit s’opérer face à ce fléau, comme le résume Alexandre Rubio :

Je ne me défausse pas de mes responsabilités, je ne dis pas que la police et la préfecture ne veulent rien faire non plus, mais j’ai mes limites et des difficultés à obtenir les moyens nécessaires pour agir.

Alexandre Rubio, maire de Bassens

Élus locaux, forces de l’ordre, pouvoirs publics, mais aussi éducateurs, associations et bien sûr familles : c’est en unissant les efforts de tous que la lutte contre les rodéos urbains pourra gagner en efficacité. Il en va de la sécurité et de l’avenir de nombreux jeunes, trop souvent victimes de leur inconscience au guidon de ces engins.

Le drame de Bassens doit servir d’électrochoc. Pour que cette jeune fille de 18 ans, fauchée en pleine jeunesse, ne soit pas morte en vain. Pour que d’autres familles n’aient pas à connaître un tel déchirement. Les rodéos urbains ne sont pas un jeu, ce sont des pratiques mortelles qui détruisent des vies. Il est temps que chacun en prenne conscience et agisse à son niveau. Avant qu’un nouveau nom ne vienne allonger cette sinistre liste.

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