Un drame familial sordide s’est noué ce week-end à Nantes, dans le quartier Saint-Joseph de Porterie. Selon une source proche de l’enquête, une jeune mère de famille a été sauvagement agressée par son compagnon, en état d’ébriété avancé, et ce sous les yeux de leur bébé âgé de seulement 17 mois. Roué de coups, la malheureuse a dû être transportée en urgence à l’hôpital, souffrant notamment d’un tympan perforé sous la violence des gifles reçues.
Une rare brutalité, même pour un contexte de violences conjugales
Si les drames intrafamiliaux sont malheureusement fréquents, le déchaînement de violence gratuite dont a été victime la jeune femme a de quoi glacer le sang. «Ce genre d’affaire est plus que récurrent, mais le degré de brutalité est particulièrement marquant ici, surtout en présence d’un très jeune enfant», nous confie un officier de police. Le trentenaire mis en cause aurait littéralement pété les plombs, probablement sous l’influence d’un fort taux d’alcoolémie.
Un bébé témoin impuissant du déchaînement de violences
Élément particulièrement choquant : la présence du nourrisson du couple, témoin des coups portés à sa mère. Trop jeune pour s’interposer ou même comprendre le drame qui se jouait devant ses yeux, le bambin de 17 mois a assisté, impuissant, au déferlement de violences de son père sur celle qui lui a donné la vie. Un traumatisme lourd de conséquences pour son développement psychologique.
Les enfants exposés aux violences conjugales, même très jeunes, en subissent toujours l’impact délétère. C’est toute la construction de leur personnalité qui peut s’en trouver affectée.
explique une psychologue spécialiste de l’enfance
Transportée à l’hôpital avec un tympan perforé
Alertés par des voisins, les secours et les forces de l’ordre sont rapidement intervenus sur place, découvrant une scène digne d’un film d’horreur. La victime gisait au sol, le visage tuméfié et en sang. Elle a immédiatement été prise en charge et transportée au CHU, où un examen approfondi a révélé qu’elle souffrait de multiples contusions et hématomes, ainsi que d’une perforation du tympan, conséquence directe des violents coups portés à la tête. Plus de 6 jours d’ITT lui ont été prescrits.
L’agresseur interpellé et placé en garde à vue
Pendant que la jeune femme recevait des soins, son compagnon était interpellé et placé en garde à vue. Déféré ce lundi au tribunal correctionnel, il devrait être jugé en comparution immédiate dans les prochaines heures. Au vu de la gravité des faits et des circonstances aggravantes, il encourt plusieurs années de prison ferme.
Un fléau qui touche une femme sur dix
Cet énième fait divers sordide est malheureusement loin d’être un cas isolé. Selon les dernières estimations, près d’une femme sur dix serait victime de violences conjugales en France. Des actes souvent tus par des victimes sous emprise, qui mettent parfois des années à oser briser le silence.
- Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 125 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2021.
- Les violences conjugales représentent 30 % de la totalité des faits de coups et blessures volontaires.
- Plus de 110 féminicides sont déjà à déplorer depuis le début de l’année 2022.
Des associations en première ligne pour défendre les victimes
Face à ce phénomène de société alarmant, plusieurs associations se mobilisent au quotidien pour venir en aide aux femmes victimes de violences. À Nantes, des collectifs comme « Solidarité Femmes » ou « L’Abri de la Misère » proposent soutien psychologique, assistance juridique et solution de mise à l’abri d’urgence pour permettre aux victimes d’échapper à l’emprise de leur bourreau.
Chaque jour, nous recevons des appels de femmes désemparées, sous emprise, qui ont besoin d’aide pour s’extraire du cycle infernal des violences conjugales. Notre mission est de les accompagner, de leur tendre la main, sans jamais les juger.
souligne Adeline D., responsable d’un centre d’hébergement
Que faire si vous êtes témoin ou victime de violences conjugales ?
Si vous assistez à une scène de violence conjugale, n’hésitez pas à contacter immédiatement les services de police ou de gendarmerie en composant le 17. Chaque minute compte pour venir en aide à une victime en danger.
Si vous êtes vous-même victime, plusieurs dispositifs existent pour vous aider :
- Le 3919, numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (appel anonyme et gratuit).
- La plateforme gouvernementale arretonslesviolences.gouv.fr avec de nombreuses ressources et contacts utiles.
- Les associations locales spécialisées, qui proposent un accompagnement de proximité (hébergement d’urgence, soutien psychologique, assistance juridique, etc).
Vous n’êtes pas seule. N’ayez pas honte, ne vous sentez pas coupable. Des professionnels sont là pour vous écouter et vous épauler. Le plus dur est de franchir le pas, de briser le silence. Mais c’est le seul moyen de vous libérer de l’emprise de votre agresseur et de reprendre le contrôle sur votre vie. Alors n’attendez pas qu’il soit trop tard, agissez dès aujourd’hui.
