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Complot d’assassinat contre le Président des Philippines : la Vice-Présidente accusée

Rebondissement dans la politique philippine : la Vice-Présidente Sara Duterte est accusée d'être le "cerveau" d'un complot visant à assassiner le Président Marcos. Confrontée à une assignation à comparaître, elle s'expose à une possible destitution. Les relations explosives au sommet de l'État...

Un scandale politique secoue actuellement les Philippines. Selon le ministère de la Justice, la Vice-Présidente Sara Duterte serait le « cerveau » d’un complot visant à assassiner le Président Ferdinand Marcos. Une assignation à comparaître lui a été délivrée, lui donnant cinq jours pour s’expliquer sur des propos choquants tenus lors d’une récente conférence de presse.

La Vice-Présidente sommée de s’expliquer

Lors d’une intervention médiatique ce week-end, Sara Duterte a déclaré avoir ordonné que le Président Marcos soit tué si elle-même devait être assassinée. Des propos qui ont fait l’effet d’une bombe. Le sous-secrétaire à la Justice, Jesse Andres, a réagi fermement :

Le gouvernement prend des mesures pour protéger notre président légalement élu. Le complot prémédité pour assassiner le président, comme annoncé par le cerveau de son propre aveu, va maintenant avoir des conséquences légales.

Face à cette assignation à comparaître, Mme Duterte a affirmé qu’elle répondrait « volontiers aux questions », tout en exigeant que le ministère réponde aussi aux siennes. Le Président Marcos, de son côté, a promis de « se défendre » face à cette menace qu’il juge « inquiétante ».

L’alliance Marcos-Duterte vole en éclats

Cette affaire met en lumière l’effondrement spectaculaire de l’alliance entre les clans Marcos et Duterte, qui avait pourtant propulsé leur ticket à la victoire lors de l’élection présidentielle de 2022. À l’approche des élections de mi-mandat de l’année prochaine, les relations se sont envenimées.

Il y a quelques mois, l’ex-président Rodrigo Duterte, père de Sara, avait accusé Marcos d’être un « toxicomane ». Le lendemain, ce dernier avait répliqué en affirmant que la santé de son prédécesseur était défaillante en raison d’un usage prolongé de fentanyl. Des allégations graves, mais non étayées de part et d’autre.

Vers une procédure de destitution ?

Constitutionnellement, la Vice-Présidente Sara Duterte reste la successeure désignée du Président Marcos s’il était empêché de terminer son mandat de 6 ans. Mais avec cette affaire, elle s’expose désormais à une possible procédure de destitution par la Chambre des représentants.

Cette chambre basse du parlement est justement présidée par un cousin du Président, Martin Romualdez. Selon certains observateurs, ce dernier et Sara Duterte seraient tous deux des prétendants sérieux à la présidentielle de 2028, attisant les tensions.

Le bras de fer se durcit

La passe d’armes verbale de Mme Duterte ce week-end est intervenue peu après que des responsables de la Chambre aient menacé de transférer sa cheffe de cabinet, Zuleika Lopez, actuellement détenue pour outrage au parlement, vers une prison classique.

Mme Lopez est en détention depuis mercredi, convoquée pour ses interférences présumées dans une enquête parlementaire sur les finances de la Vice-Présidente. L’étau se resserre autour de Sara Duterte, qui a dû démissionner en juin de son poste de ministre de l’Éducation suite à l’intensification de ses différends avec le clan Marcos.

Les autorités sur le qui-vive

Après les déclarations choc de Mme Duterte, le palais présidentiel a annoncé avoir transmis « cette menace active au commandement de la sécurité présidentielle pour qu’il prenne immédiatement les mesures qui s’imposent ».

Ce genre de tentative criminelle ne doit pas rester sans réaction. En tant que pays démocratique, nous devons faire respecter la loi.

a martelé le Président Marcos

Le ministère de la Justice assure de son côté qu’une « chasse à l’homme » est en cours pour retrouver l’assassin présumé qui aurait été engagé par la Vice-Présidente. Cette dernière, malgré son statut, « n’est pas à l’abri de poursuites » et « peut faire l’objet de toute enquête criminelle ou administrative » selon le sous-secrétaire Andres.

Cette crise politique sans précédent ébranle la démocratie philippine. Alors que la puissante alliance Marcos-Duterte se déchire, c’est toute la stabilité du pays qui vacille. La bataille pour le pouvoir s’annonce féroce dans la perspective des prochaines élections.

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