Alors que les tensions entre la Chine et Taïwan ne cessent de s’intensifier, les États-Unis semblent déjà préparer une riposte militaire en cas de crise majeure dans la région. Selon des informations exclusives rapportées par l’agence de presse japonaise Kyodo, Washington étudierait actuellement différents scénarios prévoyant des déploiements de troupes conséquents au Japon et aux Philippines si le statu quo venait à être remis en cause de manière violente autour de l’île.
Un régiment de Marines et des unités de tir longue portée en renfort
D’après des sources proches du dossier, ces plans d’urgence prévoiraient notamment l’envoi d’un régiment de Marines américains le long des îles Nansei, un chapelet d’îles japonaises qui s’étend de Kyushu, la grande île du sud du Japon, jusqu’à Yonaguni, à seulement 110 km à l’est des côtes taïwanaises. Équipés de systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité et capables d’effectuer des tirs multiples, ces soldats d’élite pourraient rapidement établir des bases avancées sur les îles habitées de cet archipel stratégique.
En parallèle, des unités spécialisées dans les opérations « multi-domaines » et dotées de missiles longue portée seraient déployées aux Philippines, un autre allié clé de Washington dans la zone. Cette double présence américaine viendrait ainsi encercler Taïwan et envoyer un message fort à Pékin.
Un soutien logistique crucial du Japon
Mais les forces japonaises ne seraient pas en reste. Selon les informations obtenues par Kyodo, l’armée nippone serait chargée d’apporter un soutien logistique vital aux troupes américaines, en leur fournissant notamment le carburant et les munitions nécessaires au combat. Cette contribution serait décisive pour assurer la longévité des opérations et démontrerait une nouvelle fois la solidité de l’alliance américano-japonaise face aux ambitions chinoises dans la région.
La Chine opposée à tout déploiement
Sans surprise, Pékin a immédiatement réagi à ces révélations en réaffirmant avec force sa souveraineté sur Taïwan. Lors d’un point presse, une porte-parole de la diplomatie chinoise a ainsi martelé que « Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois » et que la Chine « s’oppose fermement à ce que les États-Unis utilisent la question taïwanaise comme prétexte pour renforcer leur présence militaire dans la région ».
La Chine s’oppose à ce que les États-Unis provoquent tensions et confrontations, ainsi que pour saper la paix et la stabilité régionales.
Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
Malgré ces mises en garde, les responsables chinois ne renoncent pas pour autant publiquement à une « réunification » avec ce qu’ils considèrent comme une province rebelle, par la force si nécessaire. Un discours martial qui pousse Washington à muscler ses alliances avec Tokyo, Manille ou Taipei et à réfléchir à des parades militaires en cas d’embrasement.
Une poudrière prête à s’enflammer
Car la situation n’a cessé de se dégrader ces dernières années dans le détroit de Taïwan. Depuis l’élection en 2020 à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, vue par Pékin comme une dangereuse séparatiste, la Chine a intensifié ses manœuvres aériennes et maritimes autour de l’île dans une démonstration de force permanente. Une pression militaire qui s’est encore accrue avec l’accession au pouvoir de Lai Ching-te en 2024, un fervent partisan de l’indépendance.
Face à ces tensions, les États-Unis n’ont eu de cesse de réaffirmer leur soutien à Taïwan, en multipliant les passages de navires de guerre dans le détroit et en autorisant des visites officielles de haut niveau, au grand dam de la Chine. L’annonce de ces nouveaux scénarios d’intervention ne manquera pas d’attiser les braises d’une poudrière qui ne demande qu’à s’embraser. Reste à savoir si la perspective d’un affrontement ouvert avec la première puissance mondiale suffira à convaincre Pékin de choisir la retenue. Rien n’est moins sûr tant le régime communiste a fait de Taïwan un symbole de son grand dessein national. Une certitude cependant : le moindre incident dans cette zone ultra-sensible pourrait désormais dégénérer en conflit dévastateur aux conséquences incalculables.