La nomination de Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor par Donald Trump est scrutée de près par les acteurs de Wall Street. Cet expert financier de 62 ans, peu connu du grand public mais très respecté dans le milieu, est perçu comme celui qui pourrait contenir les ardeurs protectionnistes du bouillonnant président lors de son second mandat.
Depuis des mois, les détracteurs de Trump s’inquiètent des risques que ferait peser sur l’économie un nouveau mandat placé sous le signe de la revanche et du repli sur soi. La réticence de nombreux républicains expérimentés à rejoindre son administration renforce ces craintes. C’est donc avec un certain soulagement que Wall Street a accueilli le choix de Scott Bessent, vu comme « l’adulte dans la pièce » capable de raisonner le tempétueux locataire de la Maison Blanche.
Un parcours qui inspire confiance aux marchés
Le CV du nouveau secrétaire au Trésor a de quoi rassurer. Diplômé de la prestigieuse université de Yale, où il a aussi enseigné l’histoire économique, Scott Bessent a bâti sa réputation dans la gestion de fonds spéculatifs. Il est notamment proche de Jamie Dimon, le patron de la plus grande banque américaine, JPMorgan Chase.
Marié et père de deux enfants, cet homme discret jouit d’une grande crédibilité dans les milieux financiers. Son expérience et sa pondération sont vues comme des atouts précieux pour guider la politique économique de l’administration Trump et apaiser les inquiétudes des investisseurs.
Contenir les pulsions protectionnistes de Trump
La priorité de Scott Bessent sera de modérer les velléités protectionnistes de Donald Trump. Le président a bâti une partie de sa popularité sur la promesse de taxer les importations pour favoriser les entreprises américaines. Une perspective qui fait frémir les milieux d’affaires, échaudés par les tensions commerciales du premier mandat.
Homme de compromis, le nouveau secrétaire au Trésor devra convaincre le président des dangers d’une guerre commerciale pour l’économie américaine, tout en lui permettant de sauver la face auprès de son électorat. Un exercice d’équilibriste délicat mais indispensable pour préserver la croissance et rassurer les marchés.
Avec Bessent aux manettes, on peut espérer une approche plus mesurée et prévisible de la politique commerciale. C’est un signal positif envoyé à Wall Street.
– Une source proche de l’administration
Trouver un équilibre sur la fiscalité
L’autre grand chantier qui attend Scott Bessent concerne la politique fiscale. Donald Trump a promis des baisses d’impôts massives pour doper la croissance. Mais cette stratégie du « quoi qu’il en coûte » inquiète les partisans de la rigueur budgétaire, dont fait partie le nouveau secrétaire au Trésor.
Homme du sérail rompu aux subtilités de la finance publique, Scott Bessent va devoir imaginer un plan de baisse de la pression fiscale qui puisse satisfaire les appétits du président et des entreprises sans pour autant creuser dangereusement les déficits. Un casse-tête qui nécessitera toute son habileté et sa force de persuasion.
Rassurer les alliés sur la scène internationale
Au-delà des enjeux domestiques, le secrétaire au Trésor aura aussi un rôle clé à jouer pour rassurer les partenaires des États-Unis, inquiets de la politique isolationniste annoncée par Donald Trump. Scott Bessent devra se faire le porte-voix de la raison auprès des alliés traditionnels de Washington, de l’Europe à l’Asie.
Sa mission sera de les convaincre que malgré la rhétorique agressive du président, les États-Unis n’ont pas l’intention de tourner le dos au reste du monde. Un défi de taille qui supposera de renouer les fils du dialogue mis à mal ces dernières années, tout en composant avec l’imprévisibilité trumpienne.
L’espoir d’un pilotage économique plus serein
Avec la nomination de Scott Bessent, c’est un vent d’optimisme prudent qui semble souffler sur Wall Street. Les acteurs économiques espèrent que cet expert respecté, rompu aux arcanes de la finance, saura insuffler davantage de prévisibilité et de pondération dans le pilotage économique du pays.
Nul ne se fait d’illusion sur sa capacité à révolutionner la doctrine trumpienne. Mais beaucoup misent sur son pragmatisme et son sens du dialogue pour atténuer les angles les plus rugueux de la politique présidentielle et éviter les décisions les plus dommageables pour les entreprises et les marchés.
Les premiers mois du mandat seront décisifs pour jauger l’influence réelle de Scott Bessent sur les orientations économiques de l’administration Trump. Son aptitude à faire preuve de fermeté tout en manœuvrant habilement dans un environnement complexe et volatil sera scrutée avec attention, de Wall Street aux grandes capitales économiques mondiales. L’enjeu est de taille : il en va de la stabilité de la première économie du monde et de la confiance des investisseurs pour les quatre années à venir.