Le réveil de l’Europe face à la menace grandissante de la Russie de Vladimir Poutine semble bien tardif. Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, les pays occidentaux ont certes apporté leur soutien à Kiev, mais avec une prudence et des hésitations qui ont contribué à prolonger dangereusement ce conflit, désormais internationalisé.
Une aide insuffisante et à contretemps
Malgré les apparences d’unité et de fermeté affichées, l’aide militaire fournie par les Occidentaux à l’Ukraine s’est avérée trop limitée et souvent tardive. Les livraisons d’armements qui auraient pu permettre à Kiev de faire la différence face à Moscou sont restées mesurées, entravées par la crainte d’une escalade incontrôlée et d’une défaite russe jugée aussi périlleuse que sa victoire.
Les Occidentaux ont appliqué au conflit une politique de retenue et de demi-mesures, qui a permis à l’Ukraine de résister, mais sans lui donner les moyens de l’emporter.
D’après une source proche du dossier
La menace nucléaire, un frein à l’engagement
La menace nucléaire brandie par le Kremlin a sans doute pesé dans cette frilosité occidentale. Mais en renonçant à fournir à l’Ukraine les armes nécessaires pour inverser le cours de la guerre par peur d’une escalade, les alliés ont paradoxalement contribué à enliser le conflit, laissant le champ libre à la Russie pour poursuivre son agression.
L’ombre d’une défaite russe
La perspective d’une défaite de la Russie a également pu freiner l’ardeur des soutiens de l’Ukraine. Une débâcle de Moscou est en effet perçue comme potentiellement déstabilisatrice, susceptible de précipiter le chaos dans la région. Mais en refusant d’affaiblir réellement la Russie, les Occidentaux ont surtout permis à Vladimir Poutine de s’installer dans une guerre d’usure, dont il espère sortir vainqueur à long terme.
Un réveil bien tardif
Aujourd’hui, alors que le conflit s’enlise et s’internationalise, menaçant directement la sécurité européenne, le réveil des Occidentaux semble bien tardif. Face aux nouvelles escalades russes, les réponses restent hésitantes et divisées, oscillant entre soutien réaffirmé mais limité à l’Ukraine, et appels à la prudence pour éviter un embrasement incontrôlé.
Ce conflit a ouvert la grande confrontation entre les empires autoritaires et les démocraties. L’issue de cette guerre jouera un rôle décisif dans le destin de la liberté et de l’Europe.
Analyse un expert géopolitique
Il est plus que temps pour l’Europe et ses alliés de surmonter leurs hésitations et de s’engager résolument aux côtés de l’Ukraine. Car au-delà de l’avenir de ce pays, c’est bien la sécurité et les valeurs du continent qui sont en jeu face à l’expansionnisme russe. Faute d’un sursaut rapide, ce réveil tardif pourrait coûter cher à la liberté en Europe.