On le sait désormais, les deux étoiles montantes du rugby français, Hugo Auradou et Oscar Jegou, sont depuis plusieurs mois sous le feu des projecteurs, et pas seulement pour leurs prouesses sportives. Inculpés en juillet de viol aggravé en Argentine, après une nuit sulfureuse sur les terres Mendocinoises, les deux hommes n’en finissent plus d’alimenter la chronique judiciaire autant que sportive. Et pour cause, après une série de reports et rebondissements procéduraux digne d’un mauvais polar, leur sort est enfin sur le point d’être scellé.
C’est en effet ce lundi que la juge de Mendoza devrait statuer sur la demande de non-lieu déposée par les avocats des deux rugbymen fin août. Une audience décisive, à huis clos, où s’affronteront pied à pied les défenseurs de la plaignante, une mère argentine de 39 ans, et ceux des joueurs, dans un duel verbal qui s’annonce d’ores et déjà électrique. La parquet ayant déjà annoncé qu’il plaiderait l’abandon des poursuites, l’issue pourrait être proche. Verdict dans quelques jours, au mieux.
Un océan et un monde entre les versions
Mais revenons quelques mois en arrière. Dans la nuit du 6 au 7 juillet, après un match de préparation de l’équipe de France en Argentine, les deux jeunes hommes auraient, selon la plaignante, abusé d’elle dans une chambre d’hôtel, à la suite d’une soirée très alcoolisée. Des viols « avec une violence terrible » selon l’avocate de la victime présumée. Une version radicalement contestée par les joueurs qui, eux, affirment que les relations étaient consenties.
Bref, on nage en plein « parole contre parole ». Avec au milieu, une justice argentine qui semble peiner à y voir clair. Car dans ce dossier, les zones d’ombre sont légion. On le sait, le consentement est la clé de voûte des affaires de viol. Mais ici, entre témoignages contradictoires, vidéosurveillances parcellaires et messages audios équivoques, difficile de démêler le vrai du faux. Le parquet a d’ailleurs fini par reconnaître que l’accusation initiale avait « perdu de sa force » au fil de l’enquête. Une enquête chaotique, ponctuée de gardes à vue, d’assignations à résidence, et de tentatives de récusations en série de la part des avocats de la plaignante, qui dénoncent une instruction « partiale » et une justice sous influence. Ambiance.
Un soupçon de machisme dans l’ovalie ?
Cette affaire sordide vient en tout cas écorner un peu plus l’image d’un rugby français déjà sérieusement secoué par les scandales ces derniers temps. Car au-delà du cas individuel de ces deux joueurs, c’est bien la question de la culture du silence et de la domination masculine qui revient sur le tapis. Un mal récurrent dans le milieu de l’ovalie, régulièrement pointé du doigt pour son machisme latent et sa gestion calamiteuse des affaires de violences sexistes et sexuelles.
Et force est de constater qu’en dépit des beaux discours et des promesses de réforme, le chemin est encore long. En témoigne la gestion pour le moins légère des instances du rugby tricolore dans ce dossier. Après une vague de comuniqués indignés et une brève mise à l’écart, les deux joueurs ont en effet pu réintégrer leurs clubs respectifs dès l’automne, comme si de rien n’était. Ou presque. Une réalité qui tranche singulièrement avec la gravité des faits reprochés.
Un électrochoc salutaire pour le rugby français ?
Mais alors que la justice argentine s’apprête à rendre sa décision, c’est tout le rugby français qui retient son souffle. Car au-delà du sort judiciaire des deux hommes, c’est bien le traitement de ces affaires par l’institution qui est sur la sellette. Consommation d’alcool, dérives sexistes, culture du silence…les chantiers sont nombreux pour tenter de moderniser un sport encore trop souvent prisonnier de ses vieux démons. L’affaire de Mendoza et ses multiples soubresauts auront au moins eu le mérite de mettre en lumière ces zones d’ombre et de servir, espérons-le, d’électrochoc salutaire.
Dans l’immédiat, tous les regards sont tournés vers Mendoza et son tribunal où se joue, en ce moment même et à huis clos, l’avenir des deux joueurs. Avec en toile de fond, les questions qui fâchent : la parole des victimes est-elle suffisamment prise en compte dans ces affaires ? Le monde du rugby est-il prêt à faire son examen de conscience ? L’institution saura-t-elle tirer les leçons de ce énième dérapage ? Les prochaines semaines nous le diront. Une chose est sûre, l’heure du sursaut a sonné. Car c’est bien la crédibilité de tout un sport qui est en jeu.
Cette affaire sordide vient en tout cas écorner un peu plus l’image d’un rugby français déjà sérieusement secoué par les scandales ces derniers temps. Car au-delà du cas individuel de ces deux joueurs, c’est bien la question de la culture du silence et de la domination masculine qui revient sur le tapis. Un mal récurrent dans le milieu de l’ovalie, régulièrement pointé du doigt pour son machisme latent et sa gestion calamiteuse des affaires de violences sexistes et sexuelles.
Et force est de constater qu’en dépit des beaux discours et des promesses de réforme, le chemin est encore long. En témoigne la gestion pour le moins légère des instances du rugby tricolore dans ce dossier. Après une vague de comuniqués indignés et une brève mise à l’écart, les deux joueurs ont en effet pu réintégrer leurs clubs respectifs dès l’automne, comme si de rien n’était. Ou presque. Une réalité qui tranche singulièrement avec la gravité des faits reprochés.
Un électrochoc salutaire pour le rugby français ?
Mais alors que la justice argentine s’apprête à rendre sa décision, c’est tout le rugby français qui retient son souffle. Car au-delà du sort judiciaire des deux hommes, c’est bien le traitement de ces affaires par l’institution qui est sur la sellette. Consommation d’alcool, dérives sexistes, culture du silence…les chantiers sont nombreux pour tenter de moderniser un sport encore trop souvent prisonnier de ses vieux démons. L’affaire de Mendoza et ses multiples soubresauts auront au moins eu le mérite de mettre en lumière ces zones d’ombre et de servir, espérons-le, d’électrochoc salutaire.
Dans l’immédiat, tous les regards sont tournés vers Mendoza et son tribunal où se joue, en ce moment même et à huis clos, l’avenir des deux joueurs. Avec en toile de fond, les questions qui fâchent : la parole des victimes est-elle suffisamment prise en compte dans ces affaires ? Le monde du rugby est-il prêt à faire son examen de conscience ? L’institution saura-t-elle tirer les leçons de ce énième dérapage ? Les prochaines semaines nous le diront. Une chose est sûre, l’heure du sursaut a sonné. Car c’est bien la crédibilité de tout un sport qui est en jeu.