Le Racing 92, figure emblématique du Top 14, traverse actuellement l’une des périodes les plus sombres de son histoire récente. Défaites à répétition, délocalisations controversées, dynamique en berne… Les Franciliens semblent au bord du précipice, eux qui n’ont plus manqué les phases finales depuis leur retour dans l’élite en 2009-2010. Retour sur une saison qui vire au cauchemar pour les Ciel et Blanc.
Une accumulation de revers douloureux
Depuis plusieurs semaines, le Racing 92 enchaîne les contre-performances. Avec trois défaites consécutives en Top 14 et une seule victoire lors des cinq derniers matchs toutes compétitions confondues, les hommes de Stuart Lancaster affichent un bilan alarmant. L’élimination en quart de finale de Champions Cup face au Stade Toulousain (31-7) semble avoir laissé des traces.
Le jeu des Franciliens, souvent flamboyant en début de saison, s’est étiolé au fil des semaines. Les automatismes offensifs semblent grippés et le réalisme n’est plus au rendez-vous dans les moments clés. Un constat d’impuissance pour le capitaine Henry Chavancy :
C’est frustrant pour nous : on préfère jouer dans notre stade, devant nos supporters. Ça peut être frustrant pour eux aussi.
Henry Chavancy
L’épineuse question des délocalisations
Pour ne rien arranger, le Racing 92 a dû composer cette saison avec deux délocalisations de ses matchs à domicile. Contraint de s’exiler à Auxerre en raison de travaux à l’Arena de Nanterre en vue des JO 2024, le club a subi un lourd revers face à Bayonne lors de sa première escapade bourguignonne. L’Abbé-Deschamps ne semble pas porter chance aux Racingmen, qui doivent pourtant y affronter Pau ce samedi dans un match crucial pour la qualification.
On doit s’y adapter, c’est comme ça…
Henry Chavancy
Si l’encadrement et les joueurs tentent de positiver, ces délocalisations à répétition pèsent indéniablement sur la dynamique sportive et l’atmosphère autour du club. Vivre une « saison sans domicile fixe » comme l’a résumé Yannick Nyanga, directeur sportif du Racing, a de quoi perturber le quotidien d’un groupe.
Lancaster sous pression, l’avenir du Racing en question
Au-delà des résultats décevants, c’est tout le projet sportif du Racing 92 qui interroge. Arrivé l’été dernier en provenance du Leinster, Stuart Lancaster peine à imprimer sa patte sur le jeu francilien. Malgré des débuts encourageants, l’ancien sélectionneur du XV de la Rose semble perdu face à l’accumulation des contre-performances :
Ce n’est pas seulement sur la dernière séquence qu’on perd le match. Il y avait eu des moments clés en première période qu’on n’a pas su négocier.
Stuart Lancaster
Alors que son contrat court jusqu’en 2025, la pression s’accentue sur les épaules du technicien anglais. Une non-qualification pour les phases finales ferait tâche pour sa première saison dans les Hauts-de-Seine, lui qui ambitionnait de « changer l’histoire du club ».
Siya Kolisi, capitaine des Champions du Monde sud-africains recruté à prix d’or, n’a pas masqué son agacement après la défaite face à Bayonne :
C’est très gênant. Chacun doit prendre ses responsabilités désormais.
Siya Kolisi
Un message fort envoyé au groupe mais aussi au staff, à l’heure où l’avenir du Racing 92 semble en suspens. Englués à la 6ème place, les Franciliens n’ont plus droit à l’erreur sous peine de vivre une intersaison des plus agitées. La réception de Pau ce samedi à Auxerre, terre d’exil devenue symbole d’une saison mal embarquée, s’annonce cruciale pour le club. Le Racing 92 est au bord du gouffre, mais espère un sursaut d’orgueil pour sauver ce qui peut encore l’être. L’avenir du club en dépend.