ActualitésInternational

Présidentielle en Roumanie : Un Duel Surprenant

Surprise de taille en Roumanie ! Un candidat prorusse crée la sensation au premier tour de la présidentielle, à égalité avec le premier ministre pro-européen. Un duel inattendu et lourd d'enjeux pour ce pays stratégique, membre de l'UE et de l'OTAN. Découvrez les dessous de ce scrutin mouvementé…

Qui l’eût cru ? Le premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie, ce dimanche, a accouché d’une surprise de taille. Alors que les sondages le donnaient largement favori, le premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu se retrouve au coude-à-coude avec un candidat prorusse inattendu, Calin Georgescu. Avec chacun près de 22% des voix selon des résultats portant sur 85% des bulletins, les deux hommes s’affronteront lors d’un second tour le 8 décembre prochain.

Un résultat qui sonne comme un coup de tonnerre dans ce pays de 19 millions d’habitants, membre de l’Union Européenne depuis 2007 et de l’OTAN depuis 2004. Car Calin Georgescu, que les instituts de sondage créditaient de moins de 10% d’intentions de vote, a fait une campagne surprenante, axée sur un rapprochement avec Moscou et un arrêt du soutien à l’Ukraine. Une posture qui semble avoir séduit une partie de l’électorat roumain, lassé par la hausse des prix de l’énergie et inquiet des risques de déstabilisation liés au conflit chez son voisin ukrainien.

La montée de l’extrême droite, l’autre enseignement du scrutin

Au-delà de la percée de Calin Georgescu, ce premier tour marque aussi la poussée des forces nationalistes et eurosceptiques en Roumanie. George Simion, le jeune leader du parti d’extrême droite AUR, réalise en effet une performance notable avec près de 15% des voix. Surfant sur le mécontentement social et la rhétorique anti-establishment, il confirme l’enracinement de sa formation, entrée au Parlement en 2020.

Comme le souligne le politologue Cristian Pirvulescu, « l’extrême droite est la grande gagnante de cette élection, avec près d’un tiers des votes ». Un bouleversement pour la Roumanie, qui avait jusqu’ici résisté aux sirènes populistes, à la différence de certains de ses voisins d’Europe centrale et orientale comme la Hongrie ou la Pologne.

Marcel Ciolacu, le pari risqué

Pour Marcel Ciolacu, ce résultat a un goût amer. Le premier ministre misait sur une victoire dès le premier tour pour succéder au président sortant Klaus Iohannis, qui ne pouvait se représenter après deux mandats. Malgré le bilan jugé positif de son gouvernement de coalition entre sociaux-démocrates et libéraux, il pâtit d’une certaine usure du pouvoir et des critiques sur la gestion de la pandémie et de l’inflation.

Mais ce social-démocrate expérimenté, qui dirige le plus vieux parti de Roumanie, n’a pas dit son dernier mot. Il devra cependant rassembler largement au-delà de son camp pour l’emporter au second tour, en convaincant les électeurs centristes et peut-être une partie de ceux de l’extrême droite de faire barrage à Calin Georgescu. Un défi d’autant plus ardu que ce dernier a le vent en poupe et incarne un vote de rupture avec le système politique traditionnel.

Calin Georgescu, l’homme qui veut tourner le dos à l’Occident

Mais qui est donc Calin Georgescu, cet outsider qui bouscule la donne politique roumaine ? Expert en développement durable, cet ancien haut fonctionnaire onusien de 65 ans est un novice en politique. Mais sa campagne low cost sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, a fait mouche auprès d’une jeunesse désabusée et d’une partie des classes populaires éprouvées par la crise.

Son programme, mêlant souverainisme, conservatisme sociétal et promesses de justice sociale, propose un virage à 180 degrés pour la Roumanie. Jugeant « l’aventure européenne décevante », il prône un rapprochement stratégique avec la Russie, une sortie des « guerres des autres » comme en Ukraine et une renégociation des liens avec Bruxelles et Washington. Une ligne rouge pour les alliés occidentaux de Bucarest.

De lourds enjeux géopolitiques

Car au-delà des considérations de politique intérieure, cette élection revêt une importance stratégique majeure à l’heure de la confrontation entre la Russie et l’Occident. Avec ses 650 kilomètres de frontière avec l’Ukraine et sa façade maritime sur la mer Noire, la Roumanie occupe une position clé pour l’OTAN, qui y a déployé plus de 5000 soldats, mais aussi pour l’acheminement des exportations de céréales ukrainiennes.

Une victoire de Calin Georgescu constituerait donc un séisme géopolitique aux portes de l’UE et un coup dur pour le camp occidental, alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase décisive. Elle ouvrirait une brèche dans le front uni des Européens face à Vladimir Poutine et fragiliserait le flanc oriental de l’Alliance atlantique. Le Kremlin suit d’ailleurs de près ce scrutin, comme en témoigne la couverture bienveillante accordée à l’outsider prorusse par les médias d’État russes.

Conscient de ces enjeux, Marcel Ciolacu a mis en garde contre le « danger » que représenterait une présidence Georgescu pour l’ancrage euro-atlantique de la Roumanie. Il a appelé au « sursaut républicain » et à la mobilisation des « forces progressistes et pro-européennes » pour faire barrage à son adversaire. La partie s’annonce serrée et indécise jusqu’au bout, dans un climat de polarisation et de défiance envers les élites.

Une chose est sûre : les regards seront braqués sur la Roumanie le 8 décembre prochain. L’issue de ce duel atypique entre un pro-européen affaibli et un insurgé prorusse sera lourde de conséquences, non seulement pour l’avenir de cette nation postcommuniste de 19 millions d’habitants, mais aussi pour les équilibres géopolitiques du Vieux Continent. Dans un contexte international explosif, cette élection apparaît plus que jamais comme un test crucial pour la résilience des démocraties européennes face aux vents contraires du populisme et de la désinformation.

Mais qui est donc Calin Georgescu, cet outsider qui bouscule la donne politique roumaine ? Expert en développement durable, cet ancien haut fonctionnaire onusien de 65 ans est un novice en politique. Mais sa campagne low cost sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, a fait mouche auprès d’une jeunesse désabusée et d’une partie des classes populaires éprouvées par la crise.

Son programme, mêlant souverainisme, conservatisme sociétal et promesses de justice sociale, propose un virage à 180 degrés pour la Roumanie. Jugeant « l’aventure européenne décevante », il prône un rapprochement stratégique avec la Russie, une sortie des « guerres des autres » comme en Ukraine et une renégociation des liens avec Bruxelles et Washington. Une ligne rouge pour les alliés occidentaux de Bucarest.

De lourds enjeux géopolitiques

Car au-delà des considérations de politique intérieure, cette élection revêt une importance stratégique majeure à l’heure de la confrontation entre la Russie et l’Occident. Avec ses 650 kilomètres de frontière avec l’Ukraine et sa façade maritime sur la mer Noire, la Roumanie occupe une position clé pour l’OTAN, qui y a déployé plus de 5000 soldats, mais aussi pour l’acheminement des exportations de céréales ukrainiennes.

Une victoire de Calin Georgescu constituerait donc un séisme géopolitique aux portes de l’UE et un coup dur pour le camp occidental, alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase décisive. Elle ouvrirait une brèche dans le front uni des Européens face à Vladimir Poutine et fragiliserait le flanc oriental de l’Alliance atlantique. Le Kremlin suit d’ailleurs de près ce scrutin, comme en témoigne la couverture bienveillante accordée à l’outsider prorusse par les médias d’État russes.

Conscient de ces enjeux, Marcel Ciolacu a mis en garde contre le « danger » que représenterait une présidence Georgescu pour l’ancrage euro-atlantique de la Roumanie. Il a appelé au « sursaut républicain » et à la mobilisation des « forces progressistes et pro-européennes » pour faire barrage à son adversaire. La partie s’annonce serrée et indécise jusqu’au bout, dans un climat de polarisation et de défiance envers les élites.

Une chose est sûre : les regards seront braqués sur la Roumanie le 8 décembre prochain. L’issue de ce duel atypique entre un pro-européen affaibli et un insurgé prorusse sera lourde de conséquences, non seulement pour l’avenir de cette nation postcommuniste de 19 millions d’habitants, mais aussi pour les équilibres géopolitiques du Vieux Continent. Dans un contexte international explosif, cette élection apparaît plus que jamais comme un test crucial pour la résilience des démocraties européennes face aux vents contraires du populisme et de la désinformation.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.