Cet hiver, le Domaine de Chaumont-sur-Loire nous invite à un voyage photographique hors du commun. Pour sa 7e édition, le festival Chaumont-Photo-sur-Loire met à l’honneur cinq photographes de renommée internationale et leur vision unique de notre environnement en péril. Une expérience immersive et philosophique qui nous pousse à réfléchir sur notre lien à la nature.
Edward Burtynsky, le maître de la photo environnementale
La star incontestée de cette édition est sans doute le Canadien Edward Burtynsky. Mineur et ouvrier avant de se lancer dans la photographie, il présente ses grands formats inédits sur l’Afrique, extraits de son livre “Anthropocène”. Des clichés à couper le souffle qui montrent la beauté fragile d’un continent malmené par l’Homme.
Nous venons de la nature, il est important d’avoir une certaine révérence pour elle, car nous sommes liés à elle… Si nous détruisons la nature, nous nous détruisons nous-mêmes.
– Edward Burtynsky
Né en 1955 en Ontario de parents ukrainiens, Burtynsky a toujours été fasciné par les grands espaces de son pays d’adoption. Mais c’est en photographiant les effets de l’industrie humaine sur ces paysages qu’il s’est fait un nom. Ses images spectaculaires sont de véritables œuvres d’art qui nous interpellent sur l’urgence écologique.
Quatre autres regards sur un monde en mutation
Aux côtés de Burtynsky, quatre autres photographes de talent exposent leur vision d’une planète face aux défis environnementaux :
- Laurent Millet et ses paysages oniriques en noir et blanc, tels des mirages d’un monde perdu
- Naoya Hatakeyama, maître japonais de la “lenteur du regard”, et ses vues contemplatives
- Olaf Otto Becker et ses panoramas spectaculaires des effets du réchauffement climatique
- Albarrán Cabrera, duo espagnol et leurs créations poétiques sublimant une nature évanescente
Chacun avec son style singulier, ces artistes nous invitent à prendre le temps de la contemplation, à nous interroger sur la fragilité du vivant et notre responsabilité dans les bouleversements en cours. Un voyage intérieur salutaire en ces temps de crise écologique.
Une scénographie épurée pour une expérience immersive
La force de ce festival réside aussi dans sa scénographie minimaliste et élégante. Les œuvres sont présentées dans les majestueuses salles du château Renaissance, laissant toute la place à la puissance évocatrice des images. Le visiteur est plongé dans un univers onirique, propice à l’introspection.
Nous voulions créer un dialogue intime entre les photos, le lieu et le public. Que chacun puisse s’approprier les œuvres, se laisser transporter, interpeller.
– Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire
Un pari réussi tant les œuvres exposées touchent par leur force esthétique et leur portée philosophique. On en ressort étrangement apaisé et conscient de notre lien indéfectible au vivant. Un rappel salutaire en cette époque troublée.
Le « Davos » de la photo au cœur des grands enjeux environnementaux
Avec cette édition consacrée à la photographie environnementale, Chaumont s’impose un peu plus comme LE rendez-vous incontournable des amoureux de la photo engagée. Un «Davos» de l’image où se joue aussi l’avenir de notre planète, tant les photographes exposés nous alertent avec talent sur l’urgence d’agir.
Un message universel magistralement porté par ces artistes du regard. Et une invitation à renouer avec l’essentiel, la beauté brute d’une nature que nous avons trop longtemps ignorée. Chaumont-Photo-sur-Loire prend ainsi tout son sens : celui d’un éveil des consciences par la grâce de l’image.
Alors ne manquez pas ce grand moment de photographie. C’est jusqu’au 23 février au Domaine de Chaumont-sur-Loire. De quoi bien commencer l’année sous le signe de la beauté et de l’engagement. Et si d’aventure, au détour d’une image, vous vous surpreniez à vouloir changer le monde, ne résistez pas. C’est tout l’enjeu de ce festival. Ouvrir nos yeux pour mieux ouvrir nos cœurs.