Un nouveau chapitre sanglant s’écrit dans le conflit persistant entre Israël et le Liban. Selon des sources proches de l’armée israélienne, le territoire d’Israël a essuyé une pluie de projectiles en provenance du Liban, avec au moins 160 tirs recensés. Cette offensive d’une ampleur inédite aurait été lancée par le Hezbollah, mouvement islamiste libanais en guerre ouverte avec l’État hébreu.
Le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques spectaculaires, affirmant avoir déployé pour la première fois un essaim de drones de combat contre une base navale israélienne à Ashdod, dans le sud du pays. Plus tard dans la journée, le groupe pro-iranien a également déclaré avoir tiré une salve de missiles de pointe et envoyé d’autres drones vers une cible militaire à Tel-Aviv et la base de renseignement de Glilot.
Une population sous le feu des alertes
Face à cette offensive, les sirènes d’alerte anti-aérienne ont retenti dans de nombreuses régions d’Israël, y compris jusque dans la grande banlieue de la capitale économique, Tel-Aviv. Selon les organisations de secours, au moins onze personnes ont été blessées, dont un homme d’une soixantaine d’années dans un état préoccupant.
Ces tirs massifs font suite à au moins quatre frappes israéliennes ayant visé le centre de Beyrouth la semaine dernière, dont l’une a coûté la vie à Mohammed Afif, porte-parole du Hezbollah. Une escalade des violences que le chef du mouvement islamiste libanais avait laissé présager, déclarant quelques jours plus tôt que la réponse aux attaques sur la capitale libanaise devait être “attendue sur le centre de Tel-Aviv”.
L’armée libanaise prise pour cible
Si l’armée libanaise n’est officiellement pas partie prenante de ce conflit, elle n’en paie pas moins un lourd tribut. Selon un communiqué, un soldat libanais a perdu la vie et 18 autres ont été blessés, parfois grièvement, lors d’une attaque israélienne contre un centre militaire à Amriyeh, dans le sud du Liban. Au cours des deux derniers mois, les frappes israéliennes auraient ainsi tué 19 soldats libanais.
Un conflit qui s’envenime depuis 13 mois
Cette nouvelle flambée de violences s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah depuis plus d’un an. Le 23 septembre dernier, Israël avait lancé des frappes massives au Liban contre le mouvement chiite, qui avait riposté début octobre en ouvrant un “front de soutien” au Hamas palestinien, tirant des roquettes sur le territoire israélien.
Un bilan officiel fourni par le ministère libanais de la Santé estime qu’au moins 3 670 personnes ont trouvé la mort dans le pays depuis octobre 2023, dont la majorité ces derniers mois. Côté israélien, on dénombre 82 militaires et 47 civils tués en 13 mois de conflit.
Face à cette escalade meurtrière, la communauté internationale retient son souffle. Comment enrayer l’engrenage de la violence entre ces deux ennemis jurés ? Jusqu’où ira cette nouvelle phase d’un conflit qui semble partie pour durer ? Autant de questions qui restent en suspens, alors que civils comme militaires continuent de tomber sous les bombes et les missiles, de part et d’autre de la frontière.