Lors de l’Assemblée générale des socios du Real Madrid ce dimanche, le président Florentino Pérez n’a pas mâché ses mots envers l’UEFA et la FIFA. Dans un discours passionné et accusateur, il a réaffirmé son soutien au projet controversé de Super Ligue européenne, tout en critiquant vertement les instances dirigeantes du football.
L’UEFA et la FIFA, assoiffées d’argent selon Pérez
Le patron madrilène n’y est pas allé de main morte. Pendant près d’une heure et demie, il a dressé un réquisitoire accablant contre l’UEFA et la FIFA, les accusant de “privilégier l’argent au spectacle”. Pointant du doigt l’augmentation du nombre de matchs et de trêves internationales, Florentino Pérez a déclaré :
Il y a dix ans, l’UEFA organisait 488 matches, aujourd’hui elle en organise 760, et tout cela pour gagner plus d’argent. Ils ne se soucient pas des joueurs. Ils ne pensent pas que le sport doit être durable.
Des blessures de plus en plus fréquentes
Pour Florentino Pérez, ce calendrier surchargé est responsable de la multiplication des blessures graves. Il a souligné qu’il y avait eu “autant de ruptures des ligaments croisés cette saison que pendant toute la saison dernière”. Les joueurs seraient poussés à la fatigue et à la surexposition, ce qui nuirait gravement à leur intégrité physique.
Un nouveau format de Ligue des Champions “injuste”
Le président merengue ne s’est pas privé non plus de critiquer le nouveau format de la Ligue des Champions, qu’il juge “injuste” avec “plus de matchs mais moins de valeur”. D’après ses calculs, la valeur de chaque rencontre aurait “chuté de près de 30%”. Face à ce constat alarmant, Florentino Pérez voit la Super Ligue comme la seule solution pour “redonner sa grandeur au football”.
La Super Ligue, remède miracle ou mirage ?
Malgré l’échec cuisant du lancement de la Super Ligue en 2021, torpillé par une vague de contestations, Florentino Pérez garde espoir. Il mise sur la récente décision de la Cour européenne, qu’il qualifie “d’historique”, pour mettre fin au “monopole de l’UEFA”. Il promet que la Super Ligue offrira “du football gratuit” et se montre “plus optimiste que jamais”.
Mais ce discours convainc-t-il ? Beaucoup y voient surtout une tentative désespérée de la part des clubs les plus riches de prendre le contrôle total du football européen. Les détracteurs de la Super Ligue dénoncent un projet élitiste et anti-démocratique, qui menacerait l’équilibre des compétitions nationales.
Un football malade, un diagnostic partagé
Si la solution divise, le constat d’un football en crise semble faire l’unanimité. Comme le souligne Florentino Pérez, “tous les championnats souffrent”. Il cite l’exemple de la Ligue 1, dont les droits TV ont été divisés par deux, passant “d’un milliard d’euros à à peine 500 millions”.
Face à cette situation alarmante, une réforme en profondeur du système apparaît inéluctable. Mais quelle forme doit-elle prendre ? La Super Ligue est-elle vraiment la panacée, ou risque-t-elle au contraire d’aggraver les maux du football moderne ? Le débat est plus que jamais d’actualité et les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir du ballon rond européen.
Une chose est sûre : la sortie tonitruante de Florentino Pérez a jeté un pavé dans la mare et obligé les instances dirigeantes à réagir. L’UEFA et la FIFA sont dos au mur et vont devoir apporter des réponses concrètes aux accusations du président madrilène. Le football européen est à un tournant de son histoire et personne ne peut prédire dans quelle direction il va s’engager. Mais une certitude demeure : les prochaines semaines risquent d’être agitées en coulisses et les amateurs de ballon rond n’ont pas fini d’entendre parler de cette guerre de tranchées entre les clubs dissidents et les gardiens du temple…
