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Guerre Hezbollah-Israël : L’UE Appelle à un Cessez-le-Feu Immédiat

Le Liban au bord du gouffre : le chef de la diplomatie de l'UE exige un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah. L'Europe prête à débloquer une aide conséquente pour sauver le pays du effondrement total...

Le spectre d’un Liban au bord de l’implosion totale. C’est le sombre constat dressé ce dimanche par Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, en visite éclair à Beyrouth. Au cœur de ses discussions : l’impérative nécessité de parvenir à un “cessez-le-feu immédiat” entre Israël et le Hezbollah, dont les affrontements menacent de précipiter le pays du Cèdre, déjà exsangue, dans le chaos.

« En septembre, je suis venu et j’espérais encore que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement », a alerté le chef de la diplomatie européenne face aux journalistes, à l’issue d’un entretien avec Nabih Berri, le président du Parlement libanais.

L’UE exige l’application de la résolution 1701 de l’ONU

Pour Josep Borrell, il n’y a qu’une voie possible pour éviter le pire : « un cessez-le-feu immédiat et l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies ». Ce texte, adopté en 2006 au lendemain de la précédente guerre Israël-Hezbollah, stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de la FINUL sont autorisés à se déployer dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël.

Le diplomate européen a par ailleurs annoncé que l’UE était disposée à débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour soutenir l’armée libanaise. Un point crucial dans les pourparlers de trêve en cours, qui prévoient justement un renforcement de la présence militaire libanaise le long de la frontière israélienne.

Washington présente un plan de cessez-le-feu en 13 points

Les États-Unis, également engagés dans une médiation intense, ont soumis aux autorités libanaises une feuille de route en 13 points pour tenter de désamorcer les tensions. Au menu : une trêve de 60 jours et un déploiement accru de l’armée régulière dans le sud du pays, fief traditionnel du Hezbollah.

Amos Hochstein, l’émissaire spécial du président américain dépêché sur place en début de semaine, a fait état de “progrès supplémentaires” dans les tractations, au terme de ses entrevues à Beyrouth et à Jérusalem. Mais le chemin vers l’apaisement s’annonce encore long et semé d’embûches.

Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition américaine de cessez-le-feu.

Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne

Israël déterminé à neutraliser le Hezbollah et le Hamas

Côté israélien, la ligne reste pour l’heure inflexible. L’État hébreu, qui a lancé le 23 septembre une intense campagne de frappes aériennes contre les positions du Hezbollah dans le sud du Liban, avant de passer à l’offensive terrestre une semaine plus tard, maintient son objectif : mettre hors d’état de nuire le mouvement chiite pro-iranien, mais aussi le Hamas palestinien.

Une source proche de la défense israélienne a confié que le gouvernement avait juré de “détruire le Hamas” après l’attaque sans précédent menée par le groupe islamiste en territoire israélien le 7 octobre dernier. Un raid qui avait déclenché quasi-simultanément une nouvelle guerre dans la bande de Gaza.

Autre exigence martelée par Israël : faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah qui pleuvent régulièrement sur le nord du pays. Une équation qui semble pour l’instant insoluble sans de douloureuses concessions de part et d’autre.

Le Liban, victime collatérale d’un conflit qui le dépasse

Pris en étau entre ces surenchères guerrières, le Liban, déjà étranglé par une crise économique et politique sans précédent, redoute plus que tout de sombrer à nouveau dans le cycle infernal des violences. Un scénario catastrophe qui signerait l’arrêt de mort d’un pays à bout de souffle, incapable de se relever des multiples conflits qui l’ont ravagé au fil des décennies.

Face à cette menace existentielle, la communauté internationale, Europe en tête, semble enfin décidée à jouer son va-tout diplomatique pour arracher un cessez-le-feu. Reste à savoir si cet ultime baroud d’honneur suffira à éviter le naufrage annoncé du Liban. Les prochains jours s’annoncent décisifs.

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