À Sucé-sur-Erdre, une commune située au nord de Nantes, une étrange maison fascine les habitants depuis près de trois décennies. Baptisée la “Maison de Blanche-Neige” par son créateur, un ancien compagnon du devoir aujourd’hui disparu, cette bâtisse tout droit sortie d’un conte de fées soulève aujourd’hui de nombreuses questions quant à son avenir.
Une architecture insolite qui ne laisse personne indifférent
Dès le premier regard, impossible de ne pas être intrigué par cette demeure atypique. Avec son portail végétalisé, ses escaliers en vague, ses sculptures animalières et ses nombreux détails décoratifs, la Maison de Blanche-Neige semble tout droit sortie d’un rêve d’enfant. Une impression renforcée par le jardin féérique qui l’entoure, véritable invitation à la promenade et à l’émerveillement.
Pourtant, derrière cette apparence de douceur se cache une histoire plus complexe qu’il n’y paraît. Car si la maison devait initialement revenir à la commune de Sucé-sur-Erdre au décès de son propriétaire, un ancien artisan retraité, la donne a changé de manière inattendue il y a peu.
Le mystère du testament annulé
D’après une source proche du dossier, le créateur de la Maison de Blanche-Neige, Fernand Bielle-Bidallot, avait prévu de léguer sa propriété à la ville à sa mort. Une volonté confirmée par le notaire auprès du précédent maire. Mais coup de théâtre en mai dernier : le testament aurait été annulé un an plus tôt, sans que l’on sache pourquoi.
“Le notaire du propriétaire avait laissé un document à mon prédécesseur évoquant la transmission de ce bien à la commune, par le biais d’un legs. Puis, après le décès de Fernand Bielle-Bidallot, nous avons appris que le testament avait été annulé en mai 2023. La Maison de Blanche-Neige restera un bien familial”
confie l’actuel maire de Sucé-sur-Erdre, Julien Le Métayer.
Un revirement étonnant, qui soulève de nombreuses questions. Pourquoi ce changement de dernière minute ? La famille du défunt artisan a-t-elle demandé l’annulation du legs ? Autant de zones d’ombre qui restent à éclaircir.
Un entretien qui aurait coûté une fortune à la commune
Si l’annulation du legs a de quoi surprendre, elle arrange peut-être les affaires de la mairie. Car la gestion d’un tel bien n’aurait pas été une mince affaire, ni une opération bon marché pour la collectivité. Rien que l’entretien du jardin aurait englouti près de 60 000 euros par an selon les estimations, sans parler de la mise en accessibilité du site en cas d’ouverture au public.
“Il s’agit d’un terrain de choix, aux nombreux détails cachés, des statuettes, des passerelles, des allées. Mais il y a aussi 20 mètres de pente, ce qui peut être dangereux, même par temps sec”
souligne le maire.
Des frais conséquents, qui auraient sans doute obligé la commune à faire des choix budgétaires cornéliens. Un casse-tête évité de justesse grâce à l’annulation inopinée du testament.
Quel avenir pour la maison la plus visitée de Sucé-sur-Erdre ?
Reste la question qui est sur toutes les lèvres : que va devenir la Maison de Blanche-Neige, véritable institution locale qui attire chaque année son lot de curieux ? Si la cacophonie des travaux s’est tue avec la disparition de Fernand Bielle-Bidallot, la commune n’entend pas pour autant tourner le dos à ce patrimoine atypique qui fait sa renommée.
“Le meilleur compromis pourrait être de confier le bien à une association, à même de partager avec les habitants cette demeure entrée dans le patrimoine sentimental de la commune”
suggère Julien Le Métayer.
Une porte ouverte à laquelle les héritiers de Fernand Bielle-Bidallot ne semblent pas insensibles. Sollicitée, sa fille n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, laissant planer le mystère sur le destin de cette maison de conte de fées qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Affaire à suivre…