Que viennent faire les milliardaires dans le football ? Cette question intrigue alors que les rachats de clubs par des fortunes colossales se multiplient. Des investisseurs américains au Qatar, en passant par de riches héritiers, le ballon rond attire comme un aimant l’élite financière mondiale. Décryptage d’un phénomène qui bouleverse le sport le plus populaire de la planète.
Le foot, un business en or massif
Selon une source proche du milieu, le marché du football pèse aujourd’hui plus de 500 milliards d’euros au niveau mondial. Droits TV, sponsoring, merchandising… Les revenus générés par ce sport ont explosé ces dernières années, aiguisant l’appétit des investisseurs. Avec des audiences mondiales et un engouement sans pareil, le foot est devenu un secteur extrêmement lucratif.
Les clubs les plus prestigieux sont de véritables machines à cash. D’après les derniers chiffres publiés, le Real Madrid a engrangé 757 millions d’euros sur la saison 2022-2023. De quoi faire saliver les milliardaires en quête de rendements élevés et de diversification de leurs actifs.
Une image de marque planétaire
Mais l’aspect financier n’explique pas tout. En achetant un club de foot, les milliardaires s’offrent aussi une formidable vitrine. « Être propriétaire d’une équipe renommée, c’est appartenir à un club très fermé, au même titre qu’avoir un yacht ou un jet privé », analyse un spécialiste du marketing sportif.
Les retombées en termes d’image sont énormes. Associé à une équipe qui gagne, un investisseur voit sa notoriété démultipliée. Son nom est cité dans la presse du monde entier, son visage s’affiche en tribunes… Difficile de rêver meilleure publicité, surtout quand on cherche à redorer son blason ou à s’acheter une réputation.
Le foot est le nouveau terrain de jeu des milliardaires. C’est là qu’ils viennent s’affronter, par ego et par intérêts.
Un agent de joueurs
Messi et Ronaldo comme produits d’appel
Avec le rachat de clubs, les ultra-riches s’offrent aussi l’accès aux plus grands joueurs de la planète. Des stars planétaires dont l’aura dépasse largement le cadre du football. Comme le souligne un insider : « Avoir Messi ou Ronaldo sous contrat, c’est s’attacher les services d’ambassadeurs de rêve pour promouvoir ses autres business. »
Les meilleurs joueurs sont devenus des produits marketings qui font vendre des maillots par millions et attirent des partenaires commerciaux aux quatre coins du globe. Leur image est un actif précieux que les propriétaires de clubs exploitent sans compter.
Dérives et inégalités
Cette arrivée massive des milliardaires dans le foot est loin de faire l’unanimité. Certains y voient une dérive qui dénature le jeu et creuse les inégalités. Avec leurs moyens quasi-illimités, les clubs détenus par des ultra-riches écrasent la concurrence et s’accaparent les meilleurs joueurs.
Le football est en train de se transformer en une guerre à outrance entre milliardaires, sans considérations pour l’équité sportive et les supporters.
Un ancien international français
Pour contrer ce phénomène, l’UEFA a instauré un fair-play financier censé limiter les dépenses des clubs. Mais ce dispositif peine à rééquilibrer les forces tant le gouffre économique s’est creusé entre les différents championnats et les équipes. Résultat : la Ligue des Champions est trustée par une poignée de grands clubs, année après année.
Supporteurs en colère
Dans les stades, les supporteurs ne cachent pas leur colère face à cette évolution qu’ils jugent contraire à l’esprit du football. Banderoles hostiles aux propriétaires, sifflets contre les joueurs « mercenaires »… Les tensions sont vives entre le public traditionnel et ces nouveaux investisseurs souvent peu au fait des spécificités du monde du ballon rond.
Nos clubs sont en train d’être dépossédés de leur âme et de leur histoire au profit d’hommes d’affaires qui n’y connaissent rien. C’est un crève-coeur.
Un membre d’un groupe ultra
Mais les protestations des fans semblent bien dérisoires face aux immenses enjeux financiers et d’image qui se jouent désormais dans le football. Tant que ce sport drainera une telle audience et générera autant d’argent, il continuera d’attirer les plus grandes fortunes de la planète, prêtes à tout pour en décrocher un morceau.
Un modèle en question
Reste à savoir si ce modèle basé sur l’hyper-concentration des ressources est viable sur le long terme. Déjà, des voix s’élèvent pour appeler à une régulation plus stricte et un meilleur partage des richesses générées par le foot. Sans cela, c’est tout l’édifice du football professionnel qui pourrait vaciller sous le poids des inégalités et la défiance des supporters.
Une chose est sûre : le football vit une mutation profonde avec l’arrivée des milliardaires aux manettes. Un « Nouveau Monde » qui suscite autant de craintes que de fascination et dont on est encore loin d’avoir pris toute la mesure. L’avenir nous dira si le mariage entre le ballon rond et le monde des affaires était une bonne idée ou une mésalliance… En attendant, le mercato des investisseurs bat son plein !