La bande de Gaza est une fois de plus le théâtre d’une offensive militaire dévastatrice. Les bombardements israéliens se sont intensifiés ces derniers jours, faisant de nombreuses victimes civiles et endommageant gravement les infrastructures déjà précaires du territoire palestinien.
Un hôpital ciblé, son directeur grièvement blessé
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’hôpital Kamel Adwan situé à Beit Lahia, dans le nord de Gaza, a été la cible de plusieurs frappes de drones israéliens. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile palestinienne, le directeur de l’établissement, Hossam Abou Safiyeh, a été grièvement blessé au dos et à la cuisse par des éclats de métal. Après avoir perdu beaucoup de sang, son état est désormais stable.
L’hôpital Kamal Adwan est l’un des derniers établissements médicaux encore partiellement opérationnels à Gaza malgré la grave crise humanitaire qui sévit. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est dite “profondément préoccupée” par le sort des 80 patients hospitalisés, dont 8 en soins intensifs, ainsi que du personnel soignant.
L’armée israélienne accuse le Hamas de se servir des hôpitaux comme bases
Depuis le début du conflit le 7 octobre dernier, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël, les hôpitaux de Gaza ont été touchés à maintes reprises. L’armée israélienne affirme que le mouvement islamiste se sert de ces bâtiments comme bases, dissimulant ses activités au milieu des civils. Des accusations fermement démenties par le Hamas et le personnel soignant sur place.
Onze morts dont des enfants dans des bombardements sur des camps de réfugiés
Les frappes israéliennes ont fait d’autres victimes ce dimanche matin. La Défense civile palestinienne a annoncé la mort de onze personnes, “dont des enfants”, dans le bombardement de deux camps de réfugiés, al-Bureij et al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza. Des tirs d’artillerie ont aussi touché Beit Lahia, dans le nord.
Selon des témoins, une offensive d’ampleur est en cours dans le sud de Gaza, dans la zone d’al-Mawasi, avec d’intenses tirs d’artillerie. L’armée israélienne dit vouloir empêcher le Hamas de reconstituer ses forces dans le nord du territoire.
“J’ai peur”, confie Rania Abou Jazar, une habitante de 30 ans qui a dû quitter son abri de fortune au petit matin quand les tirs se sont intensifiés. “Mes enfants ont faim, et le lait de ma fille Amal, âgée d’un an, est resté dans la tente. Si nous revenons, ils pourraient encore nous bombarder, les chars ne font pas dans le détail, ils tuent femmes et enfants”.
Une situation humanitaire catastrophique qui empire de jour en jour
Depuis le début de cette nouvelle guerre, la bande de Gaza est plongée dans une crise humanitaire sans précédent. Les bombardements incessants ont détruit de nombreuses infrastructures vitales et habitations. L’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins est extrêmement limité pour les 2 millions de Gazaouis pris au piège d’un blocus imposé par Israël et l’Égypte. Les hôpitaux, déjà fragilisés, peinent à prendre en charge l’afflux des blessés.
Cette escalade de violence, la pire depuis 2014, ne montre aucun signe d’apaisement malgré les appels à un cessez-le-feu de la communauté internationale. Les civils palestiniens, en particulier les enfants, continuent de payer le prix fort de ce conflit qui semble parti pour durer. Il est urgent que toutes les parties respectent le droit international humanitaire et prennent toutes les précautions pour épargner la population.