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Une Marche Contre Les Mines Antipersonnel Organisée Au Cambodge

Au Cambodge, des centaines de manifestants, dont des victimes, ont marché contre l'usage des mines antipersonnel suite à une décision controversée des États-Unis. Découvrez les dessous de cet événement poignant qui rappelle les cicatrices laissées par des décennies de guerre...

C’est un cri du cœur qui a résonné ce dimanche au pied du majestueux temple d’Angkor Vat au Cambodge. Des centaines de personnes, parmi lesquelles des victimes de mines antipersonnel, se sont rassemblées pour une marche symbolique de 4 kilomètres. Leur mot d’ordre : exiger “un monde sans mines”.

Une Manifestation En Réaction À La Décision Des États-Unis

Cette mobilisation fait suite à l’annonce controversée des États-Unis d’envoyer des mines antipersonnel à l’Ukraine pour contrer l’avancée des troupes russes. Une décision qui a suscité l’incompréhension, alors même que le président Joe Biden s’était engagé l’an dernier à en interdire l’usage, à l’exception notable de la péninsule coréenne.

Pourtant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné l’importance de ces armes pour freiner la progression russe dans l’est de son pays. Un argument qui peine à convaincre au Cambodge, où les stigmates de la guerre civile restent douloureusement présents.

Le Cambodge, Pays Meurtri Par Les Mines

Avec près de trois décennies de conflits à partir des années 1960, le royaume khmer est devenu l’un des pays les plus intensément minés et bombardés au monde. Depuis 1979, les mines terrestres et les munitions non explosées ont fait quelque 20 000 morts et 40 000 blessés parmi la population.

“Il y aura davantage de victimes comme moi (…) Je suis triste et choqué”

– Horl Pros, ancien soldat amputé d’une jambe par une mine en 1984

Une Conférence Pour évaluer Les Progrès

Cette marche précède l’ouverture ce lundi d’une conférence internationale sur les mines antipersonnel à Siem Reap. Des centaines de délégués sont attendus pour dresser le bilan des avancées réalisées dans le cadre de la Convention d’Ottawa de 1997, traité que ni la Russie ni les États-Unis n’ont ratifié à ce jour.

Chris Moon, ancien démineur britannique qui a perdu un bras et une jambe au Mozambique en 1995, a déclaré à l’AFP qu’il était selon lui “fondamentalement erroné d’avoir une arme qui a un effet à long terme sur la population civile”. Un constat amer partagé par de nombreux manifestants cambodgiens, pour qui la priorité reste d’obtenir “un monde sans mines”.

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