Un drame s’est déroulé aux premières heures de ce dimanche à Amman, la capitale jordanienne, lorsqu’un homme armé a ouvert le feu à proximité de l’ambassade d’Israël. Selon des sources proches de l’enquête, l’assaillant a été abattu par les forces de sécurité après avoir blessé trois agents.
Cette fusillade intervient dans un contexte de tensions récurrentes autour de la représentation diplomatique israélienne. En effet, le quartier de Rabieh, où se situe l’ambassade, est régulièrement le théâtre de manifestations, en particulier depuis le déclenchement d’un nouveau conflit dans la bande de Gaza en octobre dernier.
Un acte isolé d’un “hors-la-loi” selon les autorités
Le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohamed Moumani, a fermement condamné cette “attaque terroriste” visant les forces de l’ordre. Il a qualifié le tireur de “hors-la-loi au passé criminel lié à la drogue”, sans préciser sa nationalité. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cet incident.
D’après le récit des autorités, relayé par l’agence de presse officielle Petra, l’homme avait d’abord pris pour cible une patrouille dans le secteur de Rabieh. Rapidement encerclé par les renforts dépêchés sur place, il a tenté de s’enfuir tout en continuant de faire feu. Les forces de sécurité ont riposté en “appliquant les règles d’engagement”, aboutissant à la mort de l’assaillant.
Trois agents blessés dans l’attaque
Lors de cette fusillade, trois membres des services de sécurité ont été touchés par les tirs du forcené avant qu’il ne soit neutralisé. Leur état de santé n’a pas été précisé. Cet événement tragique rappelle la situation sécuritaire souvent précaire autour des ambassades, cibles symboliques potentielles.
La Jordanie et Israël : une relation complexe malgré la paix
Si la Jordanie a été le deuxième pays arabe à signer un traité de paix avec Israël en 1994, après l’Égypte, et à établir des relations diplomatiques, les tensions restent vives. Le Royaume hachémite compte une importante population d’origine palestinienne, estimée à près de la moitié de ses habitants. Chaque regain de violences dans les territoires occupés ravive les critiques contre la coopération avec l’État hébreu.
Ces derniers mois, plusieurs incidents armés impliquant des Jordaniens ont eu lieu à la frontière israélo-jordanienne. En octobre, deux militants des Frères musulmans locaux ont été tués après avoir ouvert le feu sur des soldats israéliens depuis le territoire jordanien, faisant deux blessés légers côté israélien. En septembre, un chauffeur de camion jordanien avait abattu trois agents de sécurité israéliens au point de passage frontalier d’Allenby.
Quel impact sur la coopération sécuritaire ?
Malgré ces crispations récurrentes, la coopération sécuritaire et la coordination entre les deux pays se poursuivent. Ce énième incident aux abords de l’ambassade souligne cependant la nécessité pour les deux parties de travailler à une désescalade des tensions.
La stabilité de la Jordanie, partenaire clé d’Israël et des pays occidentaux dans une région troublée, est en jeu. Le royaume, qui accueille également un grand nombre de réfugiés syriens, doit composer avec de multiples défis sécuritaires et économiques. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation.
D’après des experts régionaux interrogés, seule une relance du processus de paix israélo-palestinien, à l’arrêt depuis des années, pourrait durablement apaiser les relations israélo-jordaniennes. En attendant, Amman et Tel Aviv semblent condamnés à gérer les soubresauts d’une cohabitation complexe, entre coopération officielle et défiance de l’opinion. L’enquête sur l’attaque de ce dimanche devrait apporter de nouveaux éléments sur les motivations de l’assaillant et les éventuelles failles sécuritaires à combler.