Lorsqu’on évoque le surf, les images de spots célèbres comme Biarritz, Hossegor ou Hawaii viennent immédiatement à l’esprit. Mais saviez-vous qu’il existe aussi une scène surf vivace et passionnée sur la Côte d’Azur ? C’est ce que révèle un documentaire captivant récemment sorti, intitulé “Demain, ça rentre, une philosophie du surf en Méditerranée”.
Une communauté discrète de surfeurs azuréens
De l’est du Var jusqu’à la frontière italienne, en passant par des spots comme le cap d’Antibes, une centaine de surfeurs guettent l’arrivée des houles hivernales. Entre octobre et février, ils scrutent les prévisions, traquent le moindre signe annonciateur de vagues. Car ici, sur la Grande Bleue, les sessions sont rares et éphémères. Il faut être réactif, disponible à tout moment pour foncer dès que les éléments sont réunis.
Cette incertitude, loin de décourager les surfeurs azuréens, décuple au contraire leur passion. D’après une source proche de cette communauté, “ici, les vagues, on les mérite, on les attend”. Un jour de houle, il n’est pas rare de croiser une cinquantaine de surfeurs à l’eau vers le cap d’Antibes. Tous se connaissent dans ce microcosme uni par une même quête de l’éphémère.
Philosophie et quête de vagues
Au-delà de l’aspect sportif, le documentaire met en lumière une véritable philosophie partagée par ces surfeurs de la Côte d’Azur. Pour eux, l’attente et l’incertitude font partie intégrante du plaisir, exacerbent les sensations une fois dans l’eau. Les quatre protagonistes suivis par le réalisateur Nicolas Loth incarnent chacun à leur manière cette passion obstinée, presque mystique :
- Christophe, qui répertorie méticuleusement chaque session depuis des années
- Jean-Denis, pour qui “les frustrations amplifient le plaisir”
- Thomas, capable de se jeter à l’eau dès 4h du matin
- Yann, qui voit dans la rareté des vagues “ce qui fait la magie”
Leur quête permanente les amène à décortiquer les prévisions météo, à arpenter le littoral pour repérer le moindre frémissement à la surface de l’eau. Certains n’hésitent pas à qualifier leur démarche d’obsessionnelle. Une passion exigeante qui rythme leur vie et soude leur communauté.
“Demain, ça rentre” : plongée intimiste
Tourné avec de petits moyens mais beaucoup de sincérité, “Demain, ça rentre” offre une plongée dans cet univers méconnu. Le documentaire dépeint avec justesse l’intensité d’une passion, la force des liens qui unissent ce groupe de surfeurs azuréens. On y découvre leurs joies, leurs doutes, leur inextinguible soif de glisse.
À travers de magnifiques images, le film nous entraîne dans des décors familiers de la Côte d’Azur, du cap Dramont dans le Var au cap Martin à la frontière italienne, en passant bien sûr par le spot fétiche du cap d’Antibes. Mais au-delà des paysages, c’est un véritable état d’esprit qui transparaît. Une manière unique et contemplative de vivre sa passion, à mille lieues des clichés véhiculés sur le surf.
“Je voulais montrer cette singularité, cette attente permanente qui forge une philosophie, presque une manière de vivre”
explique le réalisateur Nicolas Loth
Le documentaire, qui sera projeté dans plusieurs salles azuréennes ces prochaines semaines, met en lumière un aspect méconnu de la pratique du surf. Loin de l’image d’Épinal des vagues géantes et des plages bondées, il révèle toute la profondeur de cet engagement au long cours. Une véritable leçon de vie, entre passion, persévérance et communion avec les éléments.
Alors si vous croisez un de ces intrépides surfeurs scrutant l’horizon sur une plage de la Côte d’Azur cet hiver, vous saurez que se cache derrière ce regard une passion brûlante, une détermination sans faille. Et qui sait, peut-être serez-vous, vous aussi, tenté de vous jeter à l’eau pour goûter à ces vagues éphémères mais ô combien enivrantes…
