La 29e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP29) qui s’est tenue à Bakou a débouché sur un accord historique. Le point central : les pays riches devront mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique des pays en développement. Décryptage des principales mesures adoptées lors de ce sommet crucial pour l’avenir de notre planète.
Un engagement financier ambitieux des pays développés
L’enjeu majeur de la COP29 était de fixer le montant des financements que les pays développés, désignés comme responsables historiques du réchauffement climatique, devront fournir aux nations en développement. L’accord de Bakou établit un nouvel objectif de 300 milliards de dollars annuels d’ici 2035, en remplacement de la cible précédente de 100 milliards. Si ce montant est inférieur aux attentes des pays du Sud, il représente néanmoins une avancée significative.
Ces fonds proviendront en priorité des finances publiques des pays riches, complétés par des investissements privés qu’ils devront mobiliser ou garantir. Des sources alternatives, comme d’éventuelles taxes mondiales, sont aussi envisagées. L’objectif global est d’atteindre 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 en faveur des pays en développement, tous financements confondus.
Pas d’obligation pour la Chine malgré les demandes occidentales
Certains pays occidentaux souhaitaient élargir la liste des États devant contribuer au financement climatique, estimant que des nations comme la Chine ou Singapour s’étaient enrichies depuis. Mais Pékin a tracé une ligne rouge, refusant toute modification de la liste initiale datant de 1992. L’accord final précise donc que les contributions des pays non développés resteront sur une base volontaire.
Une nouveauté notable cependant : désormais, les financements accordés par ces pays via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisés dans l’objectif global des 300 milliards.
Des avancées pour les pays les plus vulnérables
Les 45 pays les moins avancés (PMA) et la quarantaine de petits États insulaires ont obtenu des concessions, après avoir brièvement claqué la porte des négociations. Ils réclamaient qu’une part des financements leur soit spécifiquement dédiée.
Si cela n’a pas été acté, l’accord avance à 2030 l’objectif de tripler l’aide climatique qui transite par des fonds multilatéraux leur donnant la priorité. Une feuille de route doit aussi être présentée lors de la prochaine COP30 au Brésil sur les moyens de démultiplier ces financements, offrant à ces pays une nouvelle opportunité de faire entendre leurs besoins.
La sortie des énergies fossiles en retrait
La mention explicite d’une transition vers la sortie des énergies fossiles, principal acquis de la COP28 de Dubaï, a disparu des textes finaux de Bakou. Cela reflète l’âpre bataille menée par certains pays producteurs de pétrole et de gaz pour freiner ce mouvement.
L’Union européenne souhaitait notamment obtenir un suivi annuel des efforts pour sortir des hydrocarbures, mais cette demande n’a pas abouti. La priorité reste donc la mise en œuvre des engagements de l’accord de Paris et des COP précédentes.
En conclusion, si tous les objectifs n’ont pas été atteints, la COP29 de Bakou a permis de franchir une étape majeure avec l’engagement financier accru des pays développés. Les regards sont désormais tournés vers la prochaine conférence au Brésil, qui devra poursuivre ces efforts et renforcer l’action climatique mondiale. L’avenir de notre planète en dépend.