Alors que les négociations sur le programme nucléaire iranien restent dans l’impasse, Téhéran vient de lancer un nouveau défi à la communauté internationale. En réponse à une résolution critique adoptée par l’AIEA, l’Iran a annoncé la mise en service d’une série de centrifugeuses avancées, suscitant l’inquiétude des pays occidentaux quant aux visées réelles du régime.
Une riposte iranienne qui passe mal
La résolution, portée par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, rappelait l’Iran à ses obligations en vertu du Traité de non-prolifération. Mais plutôt que d’obtempérer, Téhéran a choisi l’escalade. D’après une source proche du dossier, l’Iran aurait ordonné la “mise en service d’une série de nouvelles centrifugeuses avancées et de différents types”, renforçant les craintes sur la nature militaire de son programme.
Pour les pays occidentaux, il s’agit d’un signal extrêmement préoccupant. Dans un communiqué conjoint, ils ont dénoncé une réponse iranienne sans “justification pacifique crédible”. Alors que l’accord sur le nucléaire iranien est déjà moribond depuis le retrait américain en 2018, ce nouvel acte de défiance risque de refermer totalement la porte du dialogue.
Le spectre d’une course à l’arme atomique
Si l’Iran assure que son programme nucléaire est purement civil, l’opacité qui l’entoure et le refus de coopérer pleinement avec l’AIEA nourrissent tous les soupçons. Avec ces centrifugeuses nouvelle génération, capables d’enrichir l’uranium à un niveau élevé, beaucoup craignent que Téhéran ne franchisse un seuil dangereux. Même si le régime nie vouloir se doter de la bombe, ces avancées technologiques raccourcissent considérablement le “breakout time”, c’est-à-dire le temps nécessaire pour produire suffisamment de matière fissile pour un usage militaire.
L’Iran joue avec le feu. À force de repousser les lignes rouges, il risque de provoquer une escalade incontrôlable dans la région.
Un diplomate européen
Israël hausse le ton, les voisins s’inquiètent
Premier concerné par la menace iranienne, Israël ne cache plus son impatience. Le Premier ministre a averti qu’il n’excluait aucune option pour empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire, y compris une action militaire. Une perspective qui n’enchante guère les monarchies du Golfe : bien que méfiantes envers les ambitions de Téhéran, elles redoutent qu’un conflit ouvert ne déstabilise toute la région.
Face à ce regain de tensions, l’Iran semble néanmoins déterminé à poursuivre sur sa lancée. Le guide suprême a martelé que le pays ne renoncerait jamais à ses “droits nucléaires”, malgré les pressions. Mais en jouant ainsi avec les nerfs de la communauté internationale, le régime prend le risque d’un isolement accru et de sanctions plus dures encore, alors que l’économie iranienne est déjà exsangue.
Cette nouvelle étape dans la crise du nucléaire iranien sonne comme un dur rappel à la réalité. Malgré des années de négociations et d’efforts diplomatiques, l’Iran semble plus que jamais décidé à avancer masqué, quitte à attiser les braises d’un incendie qui pourrait embraser le Moyen-Orient. Un défi majeur pour l’administration Biden, déjà accaparée par de multiples fronts, de l’Ukraine à la rivalité avec la Chine.