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Vers une harmonisation des passeports et pièces d’identité au Sahel

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger s'engagent vers une intégration plus poussée. Au programme : harmonisation des passeports et cartes d'identité pour favoriser la libre circulation, ainsi que la fin des frais de roaming. Une nouvelle ère pour le Sahel ?

Dans une démarche inédite, les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont annoncé leur volonté d’harmoniser leurs documents de voyage et d’identité. Cette initiative vise à favoriser la libre circulation des personnes et des biens au sein de ce nouvel espace régional, ouvrant ainsi la voie à une intégration plus approfondie.

Vers des documents d’identité unifiés

Lors d’une réunion qui s’est tenue ce vendredi à Bamako, les ministres en charge de la sécurité des trois pays sahéliens ont validé les spécifications techniques harmonisées des futurs passeports et cartes nationales d’identité communs. Cette rencontre fait suite à une précédente réunion d’experts qui avait eu lieu début octobre dans la capitale malienne.

Selon un communiqué conjoint, les ministres ont rappelé “la nécessité de poser des actes concrets allant dans le sens de faciliter la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace AES”. Les documents harmonisés seront soumis à l’approbation des chefs d’État avant leur mise en circulation.

Fin des frais de roaming

Parallèlement à cette harmonisation documentaire, les trois pays ont également signé jeudi à Niamey un protocole d’accord mettant fin aux frais d’itinérance des communications téléphoniques, communément appelés “roaming”, entre leurs opérateurs de téléphonie mobile respectifs. Un pas de plus vers une intégration concrète.

Une “confédération” de 72 millions d’habitants

Rappelons qu’en cette année 2024, les juntes militaires au pouvoir dans les trois pays ont décidé d’unir leurs destinées en créant une “confédération” représentant près de 72 millions d’habitants. Un virage géopolitique majeur pour ces anciennes colonies françaises qui ont multiplié les actes de rupture avec l’ex-puissance coloniale ces dernières années.

Dans le même temps, les autorités de transition ont pris leurs distances avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une organisation régionale qu’elles jugent instrumentalisée par les intérêts français. Un rapprochement avec Moscou a été observé en parallèle.

Instabilité et accusations mutuelles

Il faut dire que la sous-région traverse une période d’instabilité sans précédent, marquée par une succession de coups d’État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger depuis 2020. Dans ce contexte, les trois pays sahéliens ont multiplié les accusations de déstabilisation à l’encontre de certains de leurs voisins, notamment la Côte d’Ivoire et le Bénin.

Une nouvelle ère pour le Sahel ?

Malgré ces tensions, l’harmonisation des documents d’identité et la fin des frais de roaming témoignent d’une volonté commune d’aller de l’avant et de renforcer les liens entre les peuples sahéliens. Reste à savoir si ces initiatives seront suffisantes pour relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels fait face la région.

Une chose est sûre : en posant les jalons d’un espace de libre circulation et d’échanges facilités, le Mali, le Burkina Faso et le Niger semblent déterminés à écrire une nouvelle page de leur histoire commune. Un pari audacieux qui sera scruté de près par l’ensemble de la communauté internationale.

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