Imaginez-vous, en pleine nuit, réveillé par le fracas assourdissant d’explosions. C’est le cauchemar qu’ont vécu les Yéménites dans différentes régions du pays, notamment à Sanaa, la capitale, et Hodeïda, ville portuaire stratégique. Des frappes aériennes d’une rare intensité, menées conjointement par les forces américaines et britanniques, ont secoué le Yémen, faisant de nombreuses victimes et causant des dégâts considérables.
Une intervention musclée qui soulève des questions
Cette opération coup de poing, confirmée par le ministère britannique de la Défense, visait à “miner les capacités militaires des Houthis” accusés de mener des attaques contre le transport maritime international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Mais au-delà des justifications officielles, cette intervention soulève de nombreuses interrogations.
Des dégâts collatéraux importants
Selon la chaîne al-Masira, contrôlée par les rebelles Houthis, les frappes ont touché des infrastructures civiles, notamment de télécommunications dans la ville de Taëz. Le bilan provisoire fait état de plusieurs morts et blessés, des informations difficiles à vérifier de manière indépendante compte tenu de la situation sur le terrain.
Les forces britanniques ont participé à une opération conjointe avec les forces américaines visant à miner les capacités militaires des Houthis.
– Ministère britannique de la Défense
Un lien avec le conflit israélo-palestinien ?
Fait troublant, les Houthis avaient revendiqué quelques jours plus tôt l’attaque de navires en mer Rouge, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse aux frappes israéliennes sur Gaza. Cette intervention américano-britannique serait-elle donc liée, de manière indirecte, au conflit israélo-palestinien ? Les États-Unis, proche allié d’Israël, cherchent-ils à envoyer un message aux soutiens des Palestiniens ?
Le Yémen, théâtre de jeux d’influences
Au-delà des enjeux sécuritaires mis en avant, le Yémen apparaît comme l’échiquier de luttes d’influences entre grandes puissances. Sa position stratégique, contrôlant l’entrée de la mer Rouge, attise les convoitises. Les Houthis, soupçonnés d’être soutenus par l’Iran, grand rival régional des États-Unis et de leurs alliés du Golfe, cristallisent les tensions.
- Conflit multipartite complexe au Yémen depuis 2014
- Les Houthis contrôlent de larges pans du territoire
- Intérêts stratégiques et jeux d’influences des puissances régionales et internationales
Ces frappes ne risquent-elles pas au contraire de renforcer le sentiment anti-américain et anti-occidental, et de servir la rhétorique des Houthis se posant en résistants face à “l’impérialisme”? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le Yémen est plus que jamais plongé dans la tourmente, victime collatérale des soubresauts géopolitiques secouant le Moyen-Orient.