Depuis l’annonce de son arrestation le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger, le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal inquiète la communauté littéraire internationale. Plusieurs grandes figures, dont quatre Prix Nobel de littérature, viennent de lancer un appel solennel aux autorités algériennes pour demander sa “libération immédiate”.
Des Prix Nobel se mobilisent pour la liberté d’expression
Dans une tribune publiée samedi sur le site de l’hebdomadaire Le Point, Annie Ernaux, Prix Nobel 2022, Jean-Marie Gustave Le Clézio (2008), Orhan Pamuk (2006) et Wole Soyinka (1986) s’indignent de cette arrestation qu’ils considèrent comme une grave atteinte à la liberté d’expression. Ils sont rejoints par d’autres écrivains de renom tels que Salman Rushdie et Roberto Saviano.
“Exigeons la libération immédiate de Boualem Sansal et de tous les écrivains emprisonnés pour leurs idées. Nous ne pouvons pas rester silencieux. Il y va de la liberté, du droit à la culture et de nos vies à nous, écrivains ciblés par cette terreur”
écrivent-ils dans ce texte initié par l’écrivain algérien Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024.
Boualem Sansal, 75 ans, est un écrivain engagé connu pour sa lutte contre le fondamentalisme religieux et l’autoritarisme. Son arrestation, confirmée vendredi par l’agence gouvernementale algérienne APS, suscite une vive émotion et de nombreuses réactions.
La France “très préoccupée”, réclame des clarifications
Dès jeudi, l’entourage du président français Emmanuel Macron a fait part de sa “très vite inquiétude” concernant cette “disparition”, précisant que “les services de l’État sont mobilisés pour clarifier sa situation”. Des propos confirmés vendredi par une source diplomatique française.
Selon certaines sources, l’arrestation de Boualem Sansal pourrait être liée à des déclarations dans lesquelles il soutenait la position marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, estimant que l’Algérie avait été lésée sous la colonisation française au profit du Maroc. Des propos qui auraient déplu aux autorités algériennes.
L’Algérie dénonce “un négationniste” et un “pantin utile”
L’agence de presse officielle algérienne APS a vivement critiqué vendredi la prise de position de la France, l’accusant de prendre “la défense d’un négationniste qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie”. Elle qualifie Boualem Sansal de “pantin utile”.
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger, déjà crispées depuis que la France a apporté fin juillet son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, ex-colonie espagnole que se disputent le Maroc et les indépendantistes sahraouis soutenus par l’Algérie.
Un combat de longue date pour les libertés fondamentales
Au-delà de ces considérations géopolitiques, c’est bien la liberté d’expression et de création qui est en jeu pour les signataires de cette tribune. Boualem Sansal, auteur d’une dizaine de romans dont certains primés, n’a eu de cesse de dénoncer dans ses livres l’intégrisme religieux, la corruption et l’arbitraire du pouvoir en place en Algérie.
“Ses prises de position courageuses en faveur de la démocratie, de la liberté de conscience et des droits humains lui ont valu menaces et ostracisme dans son pays”
rappelle Kamel Daoud.
Interdit de conférences et de dédicaces, censuré et harcelé, l’écrivain n’a jamais renoncé à ses combats, malgré les pressions. Son arrestation apparaît aujourd’hui comme une tentative de bâillonner une voix libre et dérangeante.
Une mobilisation internationale qui s’amplifie
Face à cette situation, de plus en plus de voix s’élèvent à travers le monde pour réclamer sa libération. Outre les signataires de la tribune du Point, de nombreux intellectuels, artistes et défenseurs des droits humains expriment leur solidarité avec Boualem Sansal.
Son éditeur Gallimard a appelé vendredi à sa “libération immédiate” et de nombreux comités de soutien se mettent en place, notamment via les réseaux sociaux avec le hashtag #FreeBoualemSansal. Des rassemblements sont aussi prévus dans plusieurs villes à travers le monde.
Cette affaire, qui dépasse largement le cadre littéraire, met en lumière la situation préoccupante des libertés fondamentales en Algérie. Elle témoigne aussi de l’importance cruciale des écrivains et des artistes dans la défense de ces valeurs universelles.
Alors que le sort de Boualem Sansal reste incertain, la mobilisation ne faiblit pas pour exiger sa libération et défendre avec force la liberté d’expression, sans laquelle il n’est point de démocratie ni de progrès possibles. Un combat de tous les instants, aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
Selon certaines sources, l’arrestation de Boualem Sansal pourrait être liée à des déclarations dans lesquelles il soutenait la position marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, estimant que l’Algérie avait été lésée sous la colonisation française au profit du Maroc. Des propos qui auraient déplu aux autorités algériennes.
L’Algérie dénonce “un négationniste” et un “pantin utile”
L’agence de presse officielle algérienne APS a vivement critiqué vendredi la prise de position de la France, l’accusant de prendre “la défense d’un négationniste qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie”. Elle qualifie Boualem Sansal de “pantin utile”.
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger, déjà crispées depuis que la France a apporté fin juillet son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, ex-colonie espagnole que se disputent le Maroc et les indépendantistes sahraouis soutenus par l’Algérie.
Un combat de longue date pour les libertés fondamentales
Au-delà de ces considérations géopolitiques, c’est bien la liberté d’expression et de création qui est en jeu pour les signataires de cette tribune. Boualem Sansal, auteur d’une dizaine de romans dont certains primés, n’a eu de cesse de dénoncer dans ses livres l’intégrisme religieux, la corruption et l’arbitraire du pouvoir en place en Algérie.
“Ses prises de position courageuses en faveur de la démocratie, de la liberté de conscience et des droits humains lui ont valu menaces et ostracisme dans son pays”
rappelle Kamel Daoud.
Interdit de conférences et de dédicaces, censuré et harcelé, l’écrivain n’a jamais renoncé à ses combats, malgré les pressions. Son arrestation apparaît aujourd’hui comme une tentative de bâillonner une voix libre et dérangeante.
Une mobilisation internationale qui s’amplifie
Face à cette situation, de plus en plus de voix s’élèvent à travers le monde pour réclamer sa libération. Outre les signataires de la tribune du Point, de nombreux intellectuels, artistes et défenseurs des droits humains expriment leur solidarité avec Boualem Sansal.
Son éditeur Gallimard a appelé vendredi à sa “libération immédiate” et de nombreux comités de soutien se mettent en place, notamment via les réseaux sociaux avec le hashtag #FreeBoualemSansal. Des rassemblements sont aussi prévus dans plusieurs villes à travers le monde.
Cette affaire, qui dépasse largement le cadre littéraire, met en lumière la situation préoccupante des libertés fondamentales en Algérie. Elle témoigne aussi de l’importance cruciale des écrivains et des artistes dans la défense de ces valeurs universelles.
Alors que le sort de Boualem Sansal reste incertain, la mobilisation ne faiblit pas pour exiger sa libération et défendre avec force la liberté d’expression, sans laquelle il n’est point de démocratie ni de progrès possibles. Un combat de tous les instants, aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
