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Le Soudan en plein chaos : l’armée reprend une capitale clé

Sinja, ville stratégique au cœur du conflit soudanais, vient d'être reprise par l'armée après des mois aux mains des paramilitaires. Mais à quel prix pour les civils pris entre deux feux ? Un drame humanitaire qui s'aggrave de jour en jour...

Au Soudan, le chaos règne depuis maintenant 19 mois. Samedi, l’armée soudanaise a déclaré avoir repris le contrôle de Sinja, une capitale régionale clé située au sud de Khartoum. Cette ville stratégique, qui relie les zones contrôlées par l’armée dans l’est et le centre du pays, était aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) depuis cinq mois.

Le ministre de l’Information du gouvernement soutenu par l’armée, Khaled al-Aiser, s’est félicité de cette reprise : “Sinja est revenue dans les bras de la nation”. Mais derrière cette victoire militaire se cache une réalité bien sombre pour les civils piégés dans ce conflit sanglant.

Des exactions gravissimes contre les populations civiles

Depuis le début de cette guerre fratricide en avril 2023, les deux camps sont accusés de crimes de guerre. Mais ce sont surtout les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, qui sont pointées du doigt pour de nombreuses exactions :

  • Exécutions sommaires
  • Violences sexuelles
  • Pillages systématiques

Quand les paramilitaires ont pris Sinja et la ville voisine de Sennar en juin dernier, près de 726 000 civils ont dû fuir selon l’ONU. Ceux qui sont restés ont vécu l’enfer, subissant quotidiennement la terreur et la violence des FSR comme le raconte Abdoullah al-Hassan, un enseignant de 53 ans :

Nous avons vécu des mois de terreur pure sous le joug des paramilitaires. Leur reprise par l’armée est une joie indescriptible pour nous.

Abdoullah al-Hassan, enseignant à Sinja

Les FSR contrôlent de larges portions du territoire

Malgré la perte de Sinja, les Forces de soutien rapide gardent la mainmise sur de vastes régions du Soudan :

  • La quasi-totalité de la région occidentale du Darfour
  • De larges pans du Kordofan au sud
  • Une grande partie de la capitale Khartoum
  • L’état agricole clé d’Al-Jazira au sud

Cette guerre civile qui déchire le Soudan depuis 2023 a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 11 millions de personnes ont dû fuir leur foyer d’après les chiffres de l’ONU. Un drame humain qui semble parti pour durer tant un règlement pacifique du conflit paraît illusoire à ce stade.

Un pays en lambeaux

Au-delà des pertes humaines tragiques, cette guerre ravage littéralement le Soudan :

  • Infrastructures détruites
  • Économie exsangue
  • Pénuries alimentaires
  • Services de base inexistants
  • Déplacements massifs de population

Le Soudan est au bord du gouffre. Si la communauté internationale n’agit pas rapidement, le pays risque l’effondrement total avec des conséquences dramatiques pour toute la région.

Une source diplomatique occidentale à Khartoum

Face à cette situation catastrophique, l’ONU et les ONG humanitaires tirent la sonnette d’alarme. Elles réclament un accès humanitaire sans entrave pour venir en aide aux millions de Soudanais pris au piège d’un conflit qui les dépasse. Mais dans un pays en proie au chaos, où les armes ont remplacé le dialogue, leur appel risque de rester lettre morte. Le Soudan se enfonce chaque jour un peu plus dans l’abîme.

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