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Recueil de Preuves après un Viol : L’Hôpital, un Allié Précieux

Un dispositif innovant en France permet désormais aux victimes de viol de faire recueillir des preuves précieuses à l'hôpital, sans avoir à porter plainte immédiatement. Une avancée majeure pour soutenir ces personnes vulnérables et faciliter leur éventuel parcours judiciaire ultérieur. Découvrez comment ce système unique fonctionne.

Être victime d’un viol est une épreuve dévastatrice. Submergées par un traumatisme intense, de nombreuses personnes se sentent incapables de porter plainte dans l’immédiat. Pourtant, c’est précisément à ce moment-là qu’il faudrait agir vite pour recueillir des preuves cruciales. Face à ce constat, un dispositif novateur a vu le jour en France pour permettre aux victimes de faire constater leur agression et conserver les preuves, sans avoir à saisir la justice dans la foulée.

Un système unique pour soutenir les victimes

Expérimenté depuis fin 2022 à Paris et pérennisé en octobre dernier, ce dispositif exceptionnel offre aux victimes de viol la possibilité de faire recueillir des preuves par un médecin légiste à l’hôpital, jusqu’à cinq jours après l’agression, sans déposer plainte dans l’immédiat. Une option précieuse quand on sait que le taux de classement sans suite pour manque de preuves atteignait 59% pour les viols en 2023.

Des preuves conservées pour étayer une plainte ultérieure

Lors de cet examen médico-légal approfondi, le praticien s’attache à recueillir tous les éléments susceptibles d’étayer une procédure judiciaire future : traces d’ADN de l’agresseur, sperme, lésions, prélèvements toxicologiques… Des preuves qui seront précieusement conservées pendant trois ans, laissant ainsi à la victime le temps de cheminer vers une éventuelle plainte, à son rythme.

C’est un mécanisme psychique de défense face à une situation très stressante ou violente : le cerveau disjoncte.

Dr Sarah Dauchy, psychiatre

Comprendre et surmonter le traumatisme du viol

Car les raisons qui entravent le dépôt de plainte sont nombreuses : sentiment de honte, peur des répercussions, mécanismes de sidération… Grâce à un accompagnement psychologique dédié, les victimes peuvent mieux comprendre ces réactions et reprendre progressivement confiance pour oser, peut-être, affronter leur agresseur en justice. Les preuves minutieusement recueillies permettront alors d’étayer leur parole.

Une avancée majeure, bientôt généralisée

Déjà adopté par plusieurs villes françaises, ce dispositif exceptionnel mérite d’être étendu sur tout le territoire. En offrant aux victimes de viol ce précieux sas de décompression, en préservant les preuves de leur calvaire sans les presser de porter plainte, c’est un soutien inestimable qui leur est apporté. De quoi, espérons-le, faciliter leur reconstruction et leur accès à la justice.

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