Quand on pense paracétamol en France, le nom qui vient immédiatement à l’esprit est celui de Doliprane. Le célèbre médicament de Sanofi écrase le marché. Mais dans l’ombre de ce géant se cache un autre acteur 100% français qui entend bien faire parler de lui : les laboratoires UPSA.
UPSA, un laboratoire fièrement français
Basé à Agen, UPSA a une particularité qui le démarque : il produit la totalité de ses médicaments en France. Une stratégie payante puisque chaque seconde, ce sont 18 boîtes de paracétamol qui sortent de ses usines. Le laboratoire, qui a été un temps détenu par le géant américain BMS, a finalement été racheté en 2019 par le groupe familial japonais Taisho Pharmaceutical.
Un rachat qui n’a en rien entamé l’ancrage français d’UPSA, bien au contraire. Comme l’explique Isabelle Van Rycke, la PDG du groupe, cette acquisition a permis à l’entreprise de renouer avec les investissements et la croissance, après une période plus difficile.
Avant ce rachat, nous perdions des parts de marché sur le paracétamol en France. Nous avons cessé d’en perdre car nous avons réinvesti. Et nous en gagnons à l’étranger.
Isabelle Van Rycke, PDG d’UPSA
Des investissements massifs pour la production
Concrètement, UPSA injecte chaque année 17 millions d’euros pour accroître ses capacités de production sur son site agenais. L’objectif est ambitieux : atteindre les 450 millions de boîtes produites par an, soit presque autant que la consommation française totale de paracétamol !
Cette montée en puissance permettra à UPSA de répondre à la demande croissante, en France comme à l’international. Car le laboratoire exporte déjà 55% de sa production, notamment en Belgique, en Grèce et en Suisse où ses marques Dafalgan et Efferalgan sont leaders.
Au-delà du paracétamol, cap sur le bien-être
Si le paracétamol reste le cœur de métier d’UPSA avec 75% de son chiffre d’affaires, le laboratoire compte se diversifier. Outre ses médicaments phares comme le Fervex ou le Donormyl, l’entreprise mise sur le segment porteur du bien-être et de la santé naturelle.
Dernière acquisition en date : le laboratoire Sérélys Pharma, spécialiste des traitements à base de plantes pour les troubles liés à la ménopause et à l’andropause. Un marché d’avenir qui devrait permettre à UPSA de réaliser un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2024.
UPSA, un atout Made in France face aux pénuries
Avec ses capacités de production largement dimensionnées, UPSA se positionne comme un rempart face aux risques de pénurie de paracétamol. Pendant la crise du Covid, quand les pharmacies manquaient de Doliprane, le laboratoire agenais était en mesure d’approvisionner le marché. De même en janvier 2023, face aux tensions sur les sirops pédiatriques.
Cette réactivité et cet ancrage français sont les meilleurs atouts d’UPSA pour s’imposer comme l’autre grand nom du paracétamol hexagonal. Pas sûr que cela suffise pour faire de l’ombre au mastodonte Doliprane, mais le challenger a de solides arguments à faire valoir. La bataille du paracétamol est lancée !
