La lutte pour le titre de champion du monde des rallyes 2024 connaît un nouveau rebondissement sur les pistes japonaises. Thierry Neuville, leader incontesté depuis plusieurs manches, a subi un sérieux revers ce vendredi à cause d’une panne mécanique sur sa Hyundai i20 N Rally1. Un problème de turbo entraînant une perte de puissance qui a précipité le Belge hors du top 10 au classement général.
Le pilote de 34 ans s’était pourtant montré le plus rapide dans la deuxième spéciale (ES2) du jour. Mais ses ennuis ont débuté dans l’ES4 où il a concédé 40 secondes, avant de perdre plus de 2 minutes dans chacune des trois spéciales suivantes. Malgré les efforts de son équipe pour réparer, Neuville a terminé la journée à près de 8 minutes du leader. Un gouffre sur les étroites et sinueuses routes japonaises.
Nous ne pouvons pas réparer le problème. Nous allons continuer à nous battre et essayer de limiter les dégâts.
Thierry Neuville
Un coup dur pour le pilote Hyundai qui possédait 25 points d’avance au championnat sur son coéquipier et unique rival Ott Tänak avant ce rallye du Japon. Avec ce nouveau barème de points introduit en 2024, tout reste possible mais l’Estonien a désormais une belle occasion de refaire son retard, voire de passer devant.
Tänak s’envole, Ogier retardé
Loin des déboires de son rival, Ott Tänak a pris les commandes du rallye dès la deuxième spéciale. Malgré la concurrence initiale du Gallois Elfyn Evans (Toyota), le pilote estonien a fini par creuser l’écart au fil des scratches, pour compter désormais près de 21 secondes d’avance au général.
Derrière ce duo, le Français Adrien Fourmaux (Ford M-Sport) réalise un début de rallye solide à la 3e place, à près de 2 minutes de la tête. Il devance pour l’instant le pilote local Takamoto Katsuta (Toyota) pour une petite poignée de secondes.
L’autre tricolore Sébastien Ogier (Toyota) aurait pu se mêler à la lutte pour la victoire, mais une crevaison dès l’ES2 lui a fait perdre 2 précieuses minutes. Malgré ses efforts pour revenir, le 8 fois champion du monde n’est que 5e à 2’15 de Tänak.
C’est une journée décevante pour nous. Et ce n’est pas bon pour le championnat constructeurs. Beaucoup de choses peuvent encore se passer mais c’est difficile de trouver du positif.
Sébastien Ogier
Auteur de ce meilleur temps dans l’ES2, Ogier avait pourtant su éviter les pièges d’un rallye japonais toujours délicat. Avec ses routes étroites et ses nombreux changements de rythme, l’épreuve nippone ne pardonne aucune erreur. Les multiples bosses, cordes tendues et autres « raccourcis » tentants à travers champs en ont piégé plus d’un par le passé.
Encore 2 longues journées de course
Avec encore 2 journées de course au programme de ce 13e et dernier round de la saison WRC, tout est encore possible pour les prétendants au titre. Neuville devra cravacher pour regagner de précieuses places dans le top 10, synonymes de points au championnat, tout en espérant un coup du sort sur Tänak.
De son côté, l’Estonien aura à cœur de gérer son avance au général sans prendre trop de risques. Sacré champion en 2019, il rêve de regoûter aux lauriers après avoir terminé trois fois vice-champion du monde ces dernières saisons, à chaque fois derrière un Français.
Adrien Fourmaux aura lui une belle carte à jouer pour décrocher son premier podium en WRC, tandis que Sébastien Ogier et Elfyn Evans devront attaquer pour ne pas perdre de points précieux au championnat constructeurs. Toyota est actuellement en tête devant Hyundai.
Réponse ce dimanche à l’issue des 7 dernières spéciales de ce passionnant rallye du Japon. Un dénouement qui s’annonce haletant et riche en rebondissements pour cette fin de saison 2024 ! Rien n’est encore joué dans la quête de ces prestigieux titres mondiaux…